Hormis le Parti Communiste du Bénin (PCB) qui reste accroché à son idéologie de contre-pouvoir, il n’y aura plus de rescapés après l’ouragan de la réforme du système partisan. Les seuls qui restent viennent de voir leurs vestiges emportés par le jeu de fusion.
La nouvelle reconfiguration politique nationale exclut définitivement les partis traditionnels désormais fondus dans les deux grands blocs de la mouvance. L’animation politique se fera sans certaines formations politiques qui ont fait la pluie et le beau temps depuis le renouveau démocratique en 1990. Un requiem collectif voulu et décidé par le président Patrice Talon, qui entend assainir au mieux l’environnement politique national. Dès lors, ces formations politiques qui existaient bien avant l’avènement de la rupture ont connu des fortunes diverses.
Les consentants
Ils ont participé à l’animation de la vie politique nationale depuis l’historique conférence des forces vives de la nation de février 1990. Le Parti Social Démocrate (PSD) de Bruno Amoussou, Force Clé de Lazare Sèhouéto, le Mouvement Africain pour la Démocratie et le Progrès (Madep) de Séfou Fagbohoun, Union fait la Nation, Fard-Alafia, pour ne citer que ceux-là, sont des partenaires politiques privilégiés du régime en place. Ils étaient tous à la genèse de la réforme du système partisan dont ils restent des acteurs importants pour sa pérennisation. Ils ont accepté faire le sacrifice, celui de perdre l’identité de leurs formations politiques au profit d’un grand ensemble. Ils se sont engagés, sans relâche, convaincus qu’il ne sert plus à rien de faire la politique solo. Ils renoncent tous, au volontarisme politique, base du multipartisme intégral. Plus jamais, on n’entendra parler de ces formations politiques dont les Béninois perdent déjà de vue, l’évocation.
Les soumis
Ce sont des partis politiques qui ont fait les frais de la division en leur sein. En point de mire, le parti la Renaissance du Bénin (RB). Victime du jeu politique, la RB doit son effacement sur la scène politique à des guerres de leadership. Affaibli par de nombreuses dissensions internes, le parti a perdu son statut d’antan. Les pères fondateurs ont été contraints d’abandonner la direction du parti. Ce qui du coup a facilité sa domestication. Très côtés avec le pouvoir en place, la RB tout comme l’IPD-Gamesu de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago, l’UPR de l’honorable Issa Salifou, etc. ne sont plus représentatifs de l’audience qu’on leur connaissait.
Les libertaires
Après plusieurs hésitations, ils ont fini par succomber. Les partis Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (UDBN) de l’honorable Claudine Prudencio et le PRD, de Me Adrien Houngbédji se rapprochent progressivement de la « marmite ». Après plusieurs mois de résistance, ces partis libertaires ont fini par se mettre dans les rangs. Ils ont suivi l’alignement, au lendemain des béatitudes du gouvernement à leur endroit. Raphaël Akotègnon au ministère de la Décentralisation et Claudine Prudencio à la tête de l’Institut National de la Femme (INF). La presse nationale a fortement annoncé leur fusion avec les deux blocs de la mouvance.
Les alliés
Ils se sont mis dans une posture d’opposition au régime, mais approuvent en partie les actions du gouvernement en place. Ils font le jeu politique à distance. Une sorte d’opposition cagoulée. Les Partis FCBE et Restaurer l’Espoir font le jeu de la mouvance sans pour autant renoncer à l’exercice de contre pouvoir. Eux aussi, contraints à disparaître dans le néant.