Le père Lucien Hounongbé, premier prêtre Aïzo et 5è du Bénin a été ordonné le 8 décembre 1933 à Ouidah. L’évènement a été célébré, dimanche 17 décembre dernier à l’Eglise catholique Saint Joseph de Hêkanmè. Venus de tous les coins des communes de Zè et d’Allada, ils étaient des milliers de chrétiens à vivre cette célébration eucharistique présidée par Monseigneur François Gnonhossou, évêque de Dassa.
Il y a 90 ans que Lucien Hounongbé, digne fils Aïzo et natif de Dodji-Sèhè, un petit village de Sékou (Allada) a été ordonné prêtre de Jésus-Christ. C’était le 8 décembre 1933 à Ouidah. Le peuple Aïzo n’a pas oublié cet évènement et s’est réuni, dimanche 17 décembre dernier autour de la mémoire de son premier pasteur à l’Eglise Catholique Saint Joseph de Hêkanmè dans la commune de Zè.
Au cours de cette célébration eucharistique où deux jumeaux ont été baptisés, Monseigneur François Gnonhossou (Évêque de Dassa), dans son homélie, a rappelé la nécessité pour les chrétiens de se réjouir et d’être fiers de leur foi ainsi que de l’esprit catholique dans lequel l’Eglise éduque et travaille pour le bien la société. En ce troisième dimanche du temps de l’Avent, il a exhorté l’assistance à toujours rester dans la joie et prier sans relâche comme le recommande Saint Paul. « Rendez grâce en toute circonstance car Dieu nous vit en joie, dans la discipline, dans le discernement et dans l’obéissance », a-t-il recommandé. Se focalisant sur l’évangile, il a convié les chrétiens à la conversion et à l’engagement pendant ce temps de l’avent. « Bien-aimés de Dieu, le seigneur vient. Que la mémoire de ses œuvres s’active en nous car la mémoire est salutaire », a-t-il indiqué convaincu que la mémoire positive est source de joie.
Pour Monseigneur François Gnonhossou, en tant que premier prêtre de l’ère culturelle Aïzo, la mémoire du père Lucien est vivante dans les cœurs et dans les esprits du peuple Aïzo d’Allada et de Zè.
Devoir de mémoire
Rendant hommage au sage Célestin Awèdé, l’un des témoins vivants des œuvres du père Lucien Hounongbé et initiateur de cette fête, Monseigneur François Gnonhossou s’est souvenu de Thomas Mouléro, Gabriel Kiti, Moïse Durand et de Dominique Adéyèmé qui ont été les 4 premiers prêtres ordonnés avant l’abbé Lucien Hounongbé. Ces ordinations ont non seulement ôté selon lui, le pessimisme du cœur de leurs formateurs de séminaire et de leurs supérieurs mais aussi persuadé les populations du Dahomey que les africains peuvent aussi devenir prêtres et monter à l’autel pour dire la sainte messe comme les missionnaires blancs. Pour Modeste Dossou, curé de la paroisse Joseph de Hêkanmè, le père Lucien mérite cet hommage car il a été en 1939 le premier prêtre à avoir dit une messe sur cette paroisse de Hêkanmè. « Ce jubilé des 90 ans est un double évènement pour la communauté catholique de Hêkanmè qui célèbre son fils et son premier pasteur », a-t-il confié.
Au nom de la famille du révérend père, Christian Hounongbé a témoigné sa reconnaissance à son excellence Monseigneur Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou qui, ayant appris l’organisation de ce jubilé, l’a béni et a permis à Monseigneur François Gnonhossou, originaire de Zè de le célébrer. Dans son mot, il a également donné la pleine assurance que cette initiative sera pérennisée en vue de susciter d’autres vocations dans les familles et dans la communauté Aïzo.