Le Ministre d’Etat chargé du Développement et de la Coordination de l’Action Gouvernementale a donné une conférence de presse ce Jeudi 08 décembre 2022 au Cabinet dudit Ministère pour expliquer le bien fondé de la décision de revalorisation salariale au Bénin ainsi que les implications financières.
A la suite du président Patrice Talon et du porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, le Ministre d’Etat chargé du Développement et de la Coordination de l’Action Gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané est monté au créneau pour éclairer l’opinion publique au sujet de la revalorisation des salaires.
Dans son développement liminaire, Abdoulaye Bio Tchané a retracé la genèse de la décision qui intervient après les nombreuses négociations menées depuis le mois de mai avec les partenaires sociaux et le patronat du Bénin. Seulement que certains facteurs, notamment la crise sanitaire Covid-19, la guerre russo-ukrainienne, la crise alimentaire sans oublier les questions liées à l’insécurité ont ralenti le suspense.
Occasion pour le ministre d’État, d’insister sur le consensus obtenu et la nécessité d’aller à une application effective pour soulager le quotidien des populations. Ce travail mené d’arrache-pied par le comité interministériel et aujourd’hui entériné par le Conseil des ministres en date du mercredi 07 décembre 2022 concerne une catégorie particulière de fonctionnaires de l’administration béninoise.
Abordant les différents accords obtenus avec les partenaires sociaux, le ministre Abdoulaye Bio Tchané est revenu sur les points clés de cette décision qu’il qualifie d’historique et structurée autour de deux décrets à savoir : décret portant augmentation des salaires à partir de janvier 2022 et celui relatif au relèvement du smig qui prend effet à partir de janvier 2023. Ces mesures importantes qui visent à renforcer le pouvoir d’achat des fonctionnaires concernent la revalorisation de 3% du taux d’indice salarial, aussi bien pour les fonctionnaires en activité que les retraités, la marge de recrutement dans le domaine de la santé, l’armée, l’éducation, etc, les AME désormais payés sur 11 mois au lieu de 9 avec possibilité de migrer vers les ACE après 3 ans et une revalorisation salariale de 12 mois/12, le relèvement du smig qui passe de 40.000 à 52.000 f.
Évoquant les mesures passées avec plus de 30 milliards d’investissement consenti dans le cadre de l’amélioration du panier de la ménagère, le ministre rassure que ces nouvelles dispositions qui induisent une incidence financière de 60 milliards de francs CFA vont toucher directement ou indirectement toutes les couches socioprofessionnelles. Aussi, pour l’agent de police, le salaire a augmenté de 34 %, 49% pour les fonctionnaires, 33 % pour l’infirmier, 46 % pour le soldat de deuxième classe, etc.
Parlant des disparités observées au niveau de cette revalorisation salariale, le ministre d’État a laissé entendre que cela a été retenu de commun accord avec les centrales et confédérations syndicales. Pour lui, il s’agit d’une discrimination positive, même si tous les fonctionnaires vont sur le même marché d’approvisionnement. « Cette augmentation différenciée en fonction du niveau de salaire est dans le contexte qui se présente, une des meilleures décisions. Ça fait partie des principes retenus déjà au mois de mai par l’ensemble des partenaires sociaux », confie le ministre d’État.
Pour ce qui concerne les travailleurs du privé, le gouvernement a fait de nombreux plaidoyers de commun accord avec le patronat pour un arrimage du relèvement du smig à tous les niveaux. Pour lui, le bon chef d’entreprise est celui qui garantit à son personnel, un bon traitement salarial pour encourager la production et le rendement. La démarche n’est pas d’aller à une imposition, ce qui ne relève pas de ses prérogatives, mais de faire connaître et admettre une démarche qui vise l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Le ministre a également répondu aux nombreuses questions des journalistes et pourtant sur la prise en compte effective de la décision par le secteur privé, les catégorisations salariales, les rôles joués par les partis politiques et la dimension populiste que pourrait revêtir cette décision.