Et le vainqueur c’est Adolphe Ogouyon!! C’est ce qu’on peut retenir de la fumée blanche sortie tout droit de la cheminée de Djassin. Des 8 postulants, l’instance faitière du football béninois a nommé ce jeudi 14 mai un Directeur Technique National par intérim. Il s’agit bien de Adolphe Ogouyon ancien joueur des dragons de l’ouémé. Une nomination attendue depuis un moment, mais surtout l’installation d’une direction technique Nationale. Hélas, la fédération béninoise de football a choisi le chemin le plus court. Un raccourci qui crée déjà des vagues.
Et pour cause…
Si le nouveau Dtn par intérim présente un curriculum vitæ considéré comme « imposant », le processus décisionnel ayant conduit à sa nomination pose un grand problème pour qui a suivi ce dossier du début jusqu’au plébiscite de l’heureux. Après l’appel à candidature, le processus devant aboutir au choix se résume en quatre étapes que sont, l’étude des dossiers, une présélection des trois meilleures candidatures (étape dont le résultat devrait être rendu public le 15 février au plus tard). Ensuite, les impétrants allaient défendre leur dossier devant un jury commis par la Fédération Béninoise de Football. Enfin, la dernière étape qui consisterait à choisir le meilleur des trois aux yeux du comité exécutif et de son Président, Marthurin de Chacus.
Ce cheminement du processus bien établi d’avance a été abandonné pour des raisons jusque là gardées secrètes. Certes des rumeurs évoquent le « véto » de la tutelle, qui aurait poussé au changement des règles en plein jeu. Changement des règles du jeu en dépit duquel il convient de rendre hommage à la commission présidée par Laurent Gnanssounou. Elle qui avait malgré tout fait un travail qui a accouché des 3 meilleures candidatures (Adolphe Ogouyon, Eustache d’Almeida et Mathias Déguénon).
Cette simpliste cooptation vu le modus operendi est la source de toutes les critiques. Plus loin, cela suscite des questionnements. Pourquoi n’avoir finalement pas respecté le processus préétabli ? Quid des autres postulants et de l’image de la FBF ? Des interrogations qui risquent de rester sans réponses. Il ‘s’agit avant tout de la FBF.
Vice de procédure et la FBF, une histoire d’amour…
Chasser le naturel, il revient au galop. Cette copie présentée par la fédé n’est pas nouvelle. Qu’il vous souvienne qu’au lendemain de l’installation de ce comité exécutif, un appel à candidature a été lancé pour pouvoir les postes vacants dans l’institution. Appel à candidature qui n’a jamais abouti, là encore pour des raisons toujours inconnues du public, des observateurs, surtout de ceux qui ont candidaté. Pareil pour la révocation des commissions juridictionnelles (commission Électorale et commission de recours de la FBF). C’est donc du réchauffé puis servi.
L’un mis dans l’autre, on comprend aisément que la FéBéFoot a pris l’option d’évoluer la tête dans le guidon pied sur l’accélérateur et sans manuel de procédure avec en prime le clientélisme. Il en est de même pour d’autres nominations. En exemple celle des sélectionneurs des équipes nationales.
Ce raccourci pour hisser cette ancienne gloire du football béninois loin de lui rendre service, l’expose. Non pas parce-que l’impétrant ne le mérite pas, mais parce que la procédure l’ayant portée est entachée d’irrégularités.
Un DTN par intérim, non pas une DTN
L’autre aspect qui attire l’attention de plusieurs, c’est la nomination d’un seul homme en lieu et place d’une direction comme prévue dans l’avis de manifestation d’intérêt. Un acte qui relève du « déjà vu » avec ses limites. Une autre situation qui inquiète quand on sait que le directeur technique national, est un coordinateur avec plusieurs personnes au niveau de chaque département (football des jeunes, football féminin, responsables des équipes nationales…). Cet acte laisse à croire que la fbf elle même s’est empressée de nommer juste pour contenter ou juste pour se compter parmi les pays ayant de Directeur Technique National. Un acte posé pour répondre aux exigences de la FIFA dit-on, mais c’est tout d’abord et après tout l’assouvissement d’une promesse électorale, qui fait pitch côté finesse.
Néanmoins, place au travail
C’est au pied du mur qu’on reconnaît le maçon dit on. C’est donc maintenant que commence le plus difficile pour l’heureux du 14 mai 2020. Autant sa nomination fait grand bruit, autant ses résultats sont attendus. Seul ou accompagné, aimé ou pas, il aura le devoir de mettre en place une politique de développement du football béninois, la mise en place d’un vivier du football National et la stratégie de relève, histoire de mettre fin aux générations spontanées qui constituent le lot de consolation du pays. La fédération étant exemptée de payer son salaire, a néanmoins l’obligation de donner les moyens dûs pour l’accomplissement de sa mission. La trilogie, un homme, une mission des moyens doit être respectée. C’est à ce seul prix que le mode de désignation, le parachutage peuvent être rangés dans les placards. Ne pas donner les moyens à Adolphe Ogouyon, c’est aussi bien l’exposer au lynchage.
Par ailleurs, il serait utile que la fbf fasse un semblant de recrutement pour combler le vide autour de lui. Ce poste stratégique exige réflexions très pointues et une grande connaissance du football en général et celui béninois en particulier, un solitaire va s’y noyer quelque soit son quotient intellectuel et le poids de son curriculum vitæ. Le nouveau départ du football passera également par là.
Adolphe Ogouyon, au travail.