Disparu de la scène politique depuis un moment, Alassane Soumanou Djimba, ancien ministre d’État de Boni Yayi a brisé le silence. Membre de la Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE), il a évoqué la stratégie du parti d’opposition pour briser le mythe du parrainage.
Gatéri (hache en langue dendi) comme il se surnomme en politique a fait mouche. Sans langue de bois, l’ancien ministre a abordé au détour d’un entretien sur la chaîne béninoise Canal 3 plusieurs sujets au nombre desquels la vie au sein de son parti. La FCBE se porte bien, selon ses dires. Pour l’invité politique, la FCBE, quoiqu’on dise d’elle, joue sa partition dans l’animation de la vie politique du Bénin en tant que parti de l’opposition. A titre d’exemple, Alassane Soumanou Djimba évoque la libération des prisonniers politiques (63) après les évènements post-élections législatives de 2019.
Mieux, il rappelle que c’est grâce à son parti que le parrainage a été élargi aux maires, pour empêcher que l’Assemblée nationale unicolore de Patrice Talon ne soit la seule détentrice de ce véto. Il est allé plus loin dans son intervention en répondant à ceux qui pensent que la FCBE pactise avec le président en exercice. A cet effet, l’ancien directeur de la Sobemap a dit que ses camarades et lui ont choisi de faire une opposition constructive et non une opposition radicale ou modérée. Et c’est cela qui leur a permis d’avoir le récépissé pour aller aux élections communales de mai 2020 avec pour gain six (06) maires. En clair, pour lui, la FCBE est contre la politique de la chaise vide. Agir ainsi c’est laisser Patrice Talon en roue libre et crier sur le lait renversé.
FCBE – Les Démocrates : la guerre des opposants ?
La guerre pour la conquête du terrain est donc enclenchée. Mais de là à imaginer un combat entre la FCBE et Les Démocrates, tous deux de l’opposition, était tout de même difficile à croire. Et pourtant, c’est bien ce qui se passe sur le terrain. « Ils sont sur le terrain, ils ne combattent que les militants des FCBE, ils sont en train de déstabiliser nos militants parce que nous avons pris notre récépissé, ils doivent accepter la différence, la liberté d’expression, », dénonce Alassane Soumanou Djimba. Selon cet ancien ministre de Boni Yayi, le parti Les Démocrates de l’ancien président se trompe de combat.
Et le ministre s’interroge : « Les Démocrates je ne sais pas ce qu’ils veulent ? Dire qu’on est démocrate, c’est… Ils combattent la FCBE, ce conglomérat de dissidents de FCBE. Quand ils auront leur récépissé, je leur parlerai». Une nouvelle déclaration de Alassane Soumanou Djimba qui traduit la guéguerre entre les deux partis qui ont un lien avec Boni Yayi. L’ancien ministre d’État affirme que « Les démocrates sont des rêveurs, ils se sont réveillés tard pour réclamer un récépissé qu’ils ont combattu». Les Démocrates deviennent ainsi les adversaires numéro un sur le terrain de la FCBE.
La FCBE ira à la présidentielle d’avril 2021
Si l’actualité est faite de cette prochaine explication électorale qui caractérise la vitalité de notre démocratie, Gatéri n’a pas manqué de rappeler que la FCBE se prépare activement pour être sur la ligne de départ avec pour objectif de « faire partir Patrice Talon qui n’est pas aimé de tous les Béninois ». Et pour cela, les structures du parti s’activent déjà pour le « choix d’un bon duo » pour contrer les adversaires. Selon lui, la guerre de choix n’aura pas lieu puisque l’intérêt du parti va primer, contrairement à ce qu’ils avaient servi à leurs militants, il y a cinq ans. Le duo sera connu pas avant février, fait savoir ce membre du bureau politique de la FCBE.
En ce qui concerne les parrainages, l’ancien ministre pense que cela ne posera pas de problème. « En politique tout est question de négociation », et avoir des parrainages dans le rang des députés ne sera pas difficile d’autant qu’ils ont plusieurs anciens amis dans leur rang. Mieux, pour l’invité politique, « le parrainage est un filtrage, il ne donne pas la victoire ». Raison pour laquelle, la Force Cauris pour un Bénin Émergent travaille pour aller au vote et « travaille pour préparer le peuple à l’alternance ».