C’est un temps de lutte, une guerre contre un virus qui déstructure tout y compris le tissu social avec la distanciation imposée et le manque de mouvements. Un temps où l’homme est poussé dans l’abîme de la solitude obligée et de l’éloignement vis-à-vis de sa famille proche ou lointaine. Jamais avant ce jour, l’éloignement n’a été un acte d’amour et de l’estime des autres. Le gouvernement est en action allant d’initiatives en initiatives, de stratégies en stratégies. L’une d’entre ces initiatives, c’est l’appel à la solidarité nationale. Une initiative du gouvernement qui a communiqué un compte du trésor public appelant à la manifestation de la générosité nationale. Entrepreneurs, groupe socio-économiques, tous se pressent pour aller en appui au gouvernement. Chacun mettant dans la cagnotte de l’argent, du matériel. Mais bien avant l’appel du gouvernement à cette manifestation de la générosité, certaines personnes physiques et morales avaient déjà laissé s’exprimer leur cœur. La vague de manifestation de la générosité des béninois est sans précédent. Quelques jours seulement après l’ouverture du compte dans les livres de la direction générale du trésor public et de la comptabilité : BJ6600100100000104337563-COVID19-COTONOU, les plateformes gouvernementales d’informations et de données sur le COVID19 affichent une mobilisation de 1milliards 412 millions 606 mille francs CFA. Dans tout cet effort une absence remarquable, celle des groupes politiques.
Les partis politiques abonnés aux absents
S’il est vrai que l’espace politique a été fortement revu et que la foule de partis béninois est réduite au nombre de 12 dont 7 ne sont pas en lice aux communales, l’absence de mobilisation est flagrante dans le giron politique. Pas de mobilisation significative de personnes ni de mouvements politiques et cela peut susciter moult interrogations. Certes les 12 partis n’ont pas la même emprise du terrain, certains sont mieux lotis que d’autres. En la matière les 5 groupes politiques qui s’affairent pour les communales devraient marquer la différence. Au Burkina Faso tout près, l’opposition a fait un don de 6 millions de FCFA. Les béninois chaque soir suivant le bilan de la mobilisation sur les écrans s’attendent à ça, voir les politiques oublier la campagne particulièrement médiatique en cour de préparation pour laisser parler leur cœur. Le chef de l’Etat certes travaille pour chasser l’argent de l’activisme politique mais la classe n’est pas faite si faible que ça. Le PRD, l’UDBN, la FCBE, l’UP, LE BR ne serait-ce qu’en misant sur leurs candidats seuls avec un don de 1000 FCFA nous donnent pour chaque formation politique plus de 3 630 000 FCFA. Pour rappel, chaque parti politique pour valider son dossier a vu d’abord une liste de 3630 candidats validée par la commission électorale nationale autonome. Les députés ministres, plusieurs prétendants à des niveaux de responsabilités élevés ont été recalés dans certains partis, ceci pour dire comment les partis sont aujourd’hui nantis en ressources humaines de qualité et partant une forte capacité de mobilisation de fonds. Pour une solidarité nationale efficace, marque d’adhésion à ce vivre ensemble, acteurs divers dont les politiques doivent s’impliquer pour peu qu’elle ne peut commencer par eux.