La deuxième audience de l’affaire Joël Aïvo s’est ouverte ce jour 5 août à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) sise à Porto-Novo. Dans ce dossier que le collège d’avocats du constitutionnaliste qualifie de politique, l’opinion publique peut se faire une première idée. Cette affaire qui a longtemps défrayé la chronique livre ses premiers verdicts.
En effet, la décision de la Cour était attendue autour de deux requêtes du Procureur spécial. Soit elle se déclare incompétente ou elle renvoie l’affaire en instruction et ce faisant, maintenir le professeur Joël Aïvo en détention. Autre chose, la Cour devrait se prononcer par voie de conséquence sur la demande de remise en liberté formulée par les avocats de Joël AÏVO et d’Alain Gnonlonfoun. Rappelons que lors de l’audience du 15 juillet dernier, les avocats avaient déploré et fustigé l’illégalité des decisions prises par le procureur dans cette affaire d’abord en faisant arrêter le professeur sans convocation et sans mandat, sous prétexte qu’il s’agit d’un flagrant délit et, par la suite, en le plaçant en détention provisoire pour 90 jours (111 jours si on prend en compte les 3 dernières semaines), alors que l’article 402 du CPP prévoit une comparution immédiate, soit au plus tard 72 h. Ils avaient également dénoncé le dilatoire du procureur spécial qui, après avoir déféré le dossier devant la CRIET, lui a demandé de se déclarer incompétente et de renvoyer les prévenus en instruction.
D’ailleurs à la fin de l’audience, Me Barnabé Gbago avait déclaré que : « l’objectif est de faire le plus de mal possible et d’empêcher le professeur de prendre racine dans le paysage politique ». Le verdict de ce jour lui donne sans doute raison, lorsqu’on assiste toujours au statu quo, bien qu’il y ait une première décision. Contre toute et sans grande surprise, la cour s’est déclarée incompétente et a renvoyé le dossier en instruction dans une affaire qualifiée au départ de flagrant délit ou une décision devrait être rendue dans l’immédiat. Ce faisant, la Cour n’a pas donné suite au plaidoyer de la défense qui exige la libération provisoire de leurs clients. Une décision assez surprenante qui amène Me Robert Dossou du collège d’avocats des inculpés à se demander si c’est : « un procès d’intention qui est fait ou un procès judiciaire et particulièrement pénal ? ».
Présentés dans la foulée à la juge des libertés et de la détention, le constitutionnaliste Joël Aïvo et son co-accusé n’ont pas eu gain de cause. Edibayo Johanna Dassoundo, tard des la nuit de ce jeudi 5 août, a maintenu le mandat de dépôt émis par le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Ce qui implique que le professeur Frédéric Joël Aïvo et Alain Gnonlonfoun vont encore rester dans les liens de la détention.