Des mouvements d’humeur assez prévisibles, mais arrivés peut-être trop tôt. Y a-t-il une échéance pour vider une colère lorsque celle-ci apparaît légitime ? Absolument pas. Au niveau des communes et municipalités, l’ambiance n’est pas des plus gaies. En attendant la saison des destitutions, c’est plutôt le boycott des sessions qui est d’actualité. Ceci, en signe de désapprobation de l’injustice ayant conduit à la désignation des maires et de leurs adjoints. Une chose rendue possible par la loi interprétative, explicative et complétive votée à l’Assemblée nationale en plein processus d’installation. Une loi qui, à défaut de consensus, aura couvé les insatisfactions et arrosé les germes de l’institution belliqueuse.
Un mois à peine après cette « manœuvre » électorale, les loups se mangent entrent eux. Certaines communes et municipalités sont en ébullition, du fait des boycotts systématiques de certains conseillers qui ont déjà maille à partir avec la gestion paternaliste et carnavalesque des maires ou du conseil communal et municipal. Un éloignement politique qui trouve forcément sa raison dans la désignation des membres qui siègent au sein des exécutifs communaux. Il fallait d’abord se conformer à la discipline de groupe par la soumission politique. Aujourd’hui, fini l’état de grâce. La réforme du système partisan et ses lois dérogatoires sont mises à rude épreuve. De Dangbo à Bonou dans le département de l’Ouémé en passant par Lalo dans le Couffo, Cobly et Matéri dans l’Atacora, nombreux sont les conseillers qui ont opté pour la politique de la chaise vide dans le cadre des sessions comptant pour la quatrième mandature de la décentralisation. En absence de quorum, ces sessions sont convoquées par les nouveaux maires sont renvoyées aux calendes grecques. Certains maires aidés par les partis, ont dû négocier pour obtenir l’aval des conseillers qui ont accepté, contre leur gré, de prendre part aux sessions.
Preuve suffisante que le malaise est extrêmement grand. En attendant de découvrir de nouvelles intrigues sous la tempe, on peut dire que c’est déjà le baptême de feu pour les maires désignés qui sont contraints de gérer les caprices des partenaires politiques jusqu’au soir de leur mandat. Mieux, c’est aussi un baptême de feu pour la loi interprétative qui risquerait une nouvelle intervention au laboratoire.