La sanction à l’encontre de Jean Michel Abimbola a été prise depuis déjà plus de 2 semaines. Mais ce vendredi 20 novembre par le biais des médias sociaux, l’opinion publique va partager avec le ministre de la Culture son statut dans le Bloc Républicain. Une opinion qui vit en spectateur la gifle que le parti s’est donnée.
L’acte de sanction contre le ministre de la Culture, daté du 6 novembre, ne dévoile pas les raisons de la décision du comité de discipline. Une ouverture à plus d’un qui se lance dès lors dans toutes les conjectures sur les raisons de la suspension du premier secrétaire général adjoint du BR. Beaucoup penchent pour une décision intervenue pour recadrer par l’exemple les cadors du parti dans leurs élans tendant à bafouer la discipline de groupe.
Tout ceci reste des conjectures. Ce qui est certain, c’est le coup que le parti de Abdoulaye Bio Tchané vient de s’infliger. C’est un groupe politique, on le sait, qui pèse par le haut Bénin. Son influence dans la zone méridionale reste mitigée. Après les élections et municipales, les maires BR élus dans le sud n’étaient pas tellement nombreux. L’un d’entre eux, Karamatou Fagbohoun a perdu son siège au profit d’un autre du parti Union progressiste.
Déséquilibre au sein du BR
Le ministre de la Culture fait partie de ces personnages qui faisaient peser un peu plus le deuxième plus grand parti du pays dans le sud du pays. Du point de vue structurel, le suspendre déséquilibre les forces régionales au sein du parti.
A moins de cinq mois des échéances pour lesquelles le BR a déjà son candidat, une telle situation n’est pas de nature à aider les blancs verts. Le challenge au sein des partis de la mouvance n’était déjà pas petit. Chaque groupe voulant se montrer aux yeux de Patrice Talon, le mieux structuré, le plus discipliné. Un Abimbola qui bénéficie toujours de la confiance du chef de l’État au gouvernement et qui dans sa famille politique est puni. Le jeu sonne faux. Et Le Bloc Républicain peut en payer un double prix désagréable. Perdre l’estime du chef de l’État pour « pagaille » et perdre la confiance des membres de la zone méridionale.
Abimbola suspendu laisse place à un vide qui ne sert pas au parti. Un vide que ne peuvent combler les Alain Orounla, Adidjath Mathys et les Alimatou Badarou qui pour l’expérience et le poids dans leur fief et dans toute la sphère politique ont encore du chemin à faire pour espérer un jour faire effet sur la balance.
A moins que le parti veut donner l’impression qu’il sait faire respecter la discipline de groupe même lorsqu’il s’agit d’un gros poisson. Dans tous les cas, cette suspension laisse des traces dans les sabots du cheval blanc à quelques mois du scrutin présidentiel.