Au lendemain de la marche organisée par les femmes dans plusieurs villes du pays, le porte-parole du gouvernement laisse entendre que le Bénin est un pays démocratique.
Le ministre de la Communication et de la Poste, Porte-parole du gouvernement, Me Alain Orounla constate que « les libertés sont en marche dans le pays ». C’est ce qu’il a dit à Frissons Radio, lundi 02 novembre. Selon maître Orounla, la mobilisation des femmes a été faible.
Samedi 31 octobre, les femmes ont marché dans différentes villes du pays. La marche a été soutenue par des opposants au régime de Patrice Talon. Sur les réseaux sociaux, partisans et opposants au régime faisaient le point de la mobilisation. Il est difficile d’avoir des chiffres précis sur le nombre de femmes ayant battu le macadam à Cotonou, Parakou, Djougou, Bantè… Mais selon le Porte-parole du gouvernement, Alain Orounla, la marche des femmes a été caractérisée par une « faible mobilisation ».
Satisfaction des revendications ?
Cette marche des femmes est l’une des rares marches organisées depuis plusieurs mois sous le régime de la rupture. Maître Alain Orounla fait savoir que le gouvernement tient bien compte des revendications de tous les Béninois. Des revendications que le gouvernement de Patrice Talon satisfait tous les jours, a-t-il ajouté. Il espère que l’impatience des populations sera satisfaite.
Les femmes qui ont marché à Cotonou ont lu une déclaration à la préfecture du Littoral. A travers leurs affiches, les femmes ont laissé entendre qu’elles ne font pas confiance aux institutions impliquées dans l’organisation du scrutin présidentiel d’avril prochain. Elles ont demandé au président de la République « la restauration de la démocratie pour des élections inclusives, justes et équitables pour tout Béninois désireux d’être candidat ». Elles ont demandé de « toutes nos forces » « les mêmes conditions électorales qu’en 2016 ». Dans le cas contraire, les femmes souhaitent la tenue d’un dialogue national inclusif car, ont-elles laissé entendre dans leur déclaration, « Nous avons peur ».
La marche vue par la presse
Les marcheuses ont aussi appellé le gouvernement de Patrice Talon à mettre en place des mesures concrètes contre la faim, la pauvreté et le chômage. Le dédommagement des personnes déguerpies de l’espace public figure parmi leurs revendications, de même que la réduction des impôts et taxes dans les marchés. Elles souhaitent aussi l’arrêt de la liquidation des entreprises publiques, l’équipement des centres de santé, la fin des poursuites et détentions politiques, le « retour au pays des exilés politiques ».
La presse a diversement évoqué cette marche des femmes, deux jours après. Même le quotidien du service public n’y a pas dérogé. Dans un éditorial, le directeur de publication du journal, a qualifié cette marche à Cotonou de « balade de santé, une partie de plaisir aujourd’hui que de circuler sur les beaux ouvrages d’asphaltage qui ont métamorphosé le cadre de vie à Cotonou ». Le journal Soleil levant ne dit pas autre chose en affichant que « les marcheuses ont vu sur leurs chemins les grandes réalisations du gouvernement ». D’autres journaux qualifiant même la marche de flop.
Mais des journaux sévères sur la gouvernance de Patrice Talon jugent autrement cette marche. « Depuis les marchés, les sanglots des femmes parviennent à la Marina », a constaté le quotidien l’Afrique en marche. La Dépêche y a vu une « marche pacifique des femmes pour la paix » qui dans plusieurs communes avaient brandi des « messages de ras-le-bol inscrits sur les différentes banderoles ».