Alors que le baccalauréat session de 2020 s’est achevé et les classes intermédiaires du cours primaire sont en voie de bouclage des activités, le gouvernement de Patrice Talon a démontré sa capacité à gérer une année scolaire spéciale. Envers et contre tout…
Patrice Talon doit s’être frotté les mains après la tenue des différents grands examens organisés en cette année spéciale. Les écoliers et élèves qui ont composé pour le compte du CEP, du BEPC et du BAC sont tous fixés sur leur sort. Si certains d’entre eux vont franchir un nouveau cap dans leurs études, d’autres doivent reprendre la même classe dans quelques semaines. Pour eux tous, la reprise des classes dans le respect des gestes barrières a dû être un véritable challenge.
Le défi était aussi à relever du côté du gouvernement. Le Bénin a été l’un des premiers pays à assurer le retour des enfants à l’école en Afrique. Le pays a même fait mieux que l’Italie. Le gouvernement italien a, en effet, rejeté toute reprise des classes. Il a été suivi par certains pays africains comme le Kenya. Mercredi (19.08.20), des étudiants nigérians ont exigé la reprise des cours. Le risque demeurait au Bénin, en effet, dans des classes à effectif pléthorique notamment, dans lesquelles la distanciation physique pouvait être difficile à respecter. Le gouvernement de Patrice Talon aura tenu envers et contre tout. Ainsi, a-t-il fait fi des recommandations des syndicats avant la reprise des classes le 11 mai dernier. Les chiffres de la Covid-19 avaient, pourtant, augmenté, pour atteindre 284 cas positifs quelques jours avant la reprise des classes.
Gestion Solitaire
Dans le lot des personnes déclarées positives, figuraient des enseignants. Au regard de cette augmentation, le secrétaire général de la CSA-Bénin, Anselme Amoussou, a proposé une reprise seulement pour les classes d’examen. Il n’avait pas été écouté. « Les masques de protection aux normes, les dispositifs de lavage de mains requis, le gel hydro alcoolique seront-ils disponibles dans l’ensemble des établissements publics et privés et en nombre suffisant ? », s’interrogeait-il sur sa page Facebook mercredi (22.04.20). Pour les enseignants, apprenants et parents, l’année scolaire 2019-2020 était loin d’être ordinaire.
Dans un entretien à la radio communautaire Mono Fm, La voix de Lokossa, le 10 août dernier, Wilfried Léandre Houngbédji, directeur de la communication de la présidence de la République, a affirmé que « la reprise des classes justifie les décisions prises dans le cadre de la riposte à la pandémie et traduit l’engagement du gouvernement à faire en sorte que, malgré cette pandémie, notre pays continue à vivre et que les enfants ne soient pas les victimes collatérales de décisions qui seraient prises et qui n’iraient pas dans le sens de la préservation des intérêts de toutes les couches de la population ». Selon lui, le gouvernement a tenu compte des investissements réalisés par les parents d’élèves. Il a laissé entendre que cette reprise avait aussi pour but d’apprendre aux apprenants à faire face aux difficultés.
L’innovation dans les résultats
Nul doute que pour les apprenants, c’était une nouvelle expérience qu’ils ne sont pas prêts d’oublier ! L’autre expérience que les candidats ont vécue, c’est bien la fin des attroupements dans les centres de délibération, dans l’attente des résultats d’examen. Le gouvernement de Patrice Talon a décidé d’y mettre fin en y apportant une innovation. Les candidats ont pu ainsi consulter leur performance aux différents examens sur la plateforme e-resultats. Cette innovation enlève un caillou dans le pied des élèves. Ces derniers prenaient parfois des risques à aller entendre des résultats qui tombent souvent au crépuscule.
L’expérience doit être poursuivie et améliorée, peu importe le gouvernement en place l’an prochain. Alors que, face à la fermeture des écoles en Afrique, l’ONU a demandé, jeudi, (20.08.20), une « réouverture sécurisée » des classes en Afrique subsaharienne, Patrice Talon peut se réjouir d’avoir épargné aux apprenants une année blanche. Autrement, le compétiteur né aurait échoué à assurer une année scolaire aux enfants du Bénin. Patrice Talon ne supporte pas les échecs. Les apprenants ont dû bien s’en rendre compte en retournant à l’école. Mais à quel prix ?