Le Bénin pourrait être une cible d’Al-Qaïda. L’information émanant du renseignement français a fait le tour de plusieurs médias locaux et internationaux depuis lundi 01 février 2021.
La sous-région ouest africaine reste sous la menace permanente des groupes terroristes. Très présent au Sahel où il sème la terreur au Niger et au Mali notamment, le groupe Al-Qaïda ambitionne d’étendre ses tentacules dans le Golfe de Guinée. D’après le renseignement français, les terroristes ont conçu un projet d’expansion vers le Bénin et la Côte d’Ivoire.
Le Bénin est jusque-là épargné par les attaques terroristes dans la sous-région. Mais les autorités béninoises sont déjà en alerte. C’est ce qu’elles ont fait savoir ce mardi 02 février au micro des confrères de la radio internationale allemande, la Deutsche Welle. Wilfried Léandre Houngbédji, directeur de la communication à la présidence, ajoute que le pays « n’a jamais baissé la garde ni négligé la menace qui est réelle ».
Interrogé par la Deutsche Welle, l’expert béninois en sécurité et défense, Emmanuel Odilon Koukoubou, ajoute que le pays a pris des initiatives comme la « création de la garde nationale pour faire face aux menaces nouvelles et le terrorisme ». L’expert travaillant pour le CiAAF suggère d’accélérer la montée en puissance de cette garde. Emmanuel Odilon Koukoubou propose aussi de travailler de façon collégiale avec les pays voisins pour lutter contre le terrorisme.
Même si aucun acte terroriste n’est officiellement signalé dans le pays, on note cependant la présence des éléments de Boko Haram sur le territoire. Dans l’arrondissement de Lougou, commune de Ségbana, les populations ont alerté à plusieurs reprises avoir aperçu des hommes du groupe de Abubakar Shekau. Nous avions recueilli plusieurs témoignages d’habitants du village de Zonzi en juin 2020.
En mai 2019, un Béninois et deux Français avaient été enlevés dans le nord du pays. Le Béninois, le guide Fiacre Gbédji, avait été assassiné. Aucun groupe n’avait revendiqué le rapt. Le gouvernement béninois a ensuite mis l’accent sur la sécurité du parc national de la Pendjari pour rassurer les touristes.
Avant cet enlèvement, l’armée s’était déployée en avril 2019 dans la zone frontalière avec le Burkina Faso. Un millier de soldats ont été déployés dans le cadre de l’opération Djidjoho. Le chef d’état-major avait alors indiqué que l’armée restait proactive pour faire face à d’éventuels groupes hostiles qui auraient la volonté de mettre le Bénin en difficulté.