Sale temps pour Donald Trump. Alors que le Président des États-Unis se bat pour convaincre son électorat dans le cadre des prochaines joutes prévues dans deux mois, tel un coup de massue, la sortie de l’ouvrage de Michael Cohen vient créer un rebondissement dans l’agenda du numéro 1 américain, son ancien client.
Sorti ce 8 septembre, c’est un livre qui risque de porter un coup à la côte de Donald Trump. Michael Cohen, l’ancien avocat personnel et proche de Donald Trump, à travers cet ouvrage, a étrillé le président américain qu’il connaît bien, non pas pour avoir été son avocat, mais aussi pour avoir été, par le passé, l’exécutant des affaires qualifiées de « peu orthodoxes ». Preuve qu’il déclare lui même: « J’ai agressé les entrepreneurs en son nom, j’ai arnaqué ses partenaires commerciaux, j’ai menti à sa femme Melania pour cacher ses infidélités sexuelles et j’ai harcelé et hurlé contre quiconque menaçait le chemin de Trump vers le pouvoir ». Bien de faits qui rattrapent l’homme et justifient sa condamnation en 2018, à trois ans de prison ferme pour mensonge afin de protéger le président américain dans des affaires liées à la campagne de 2016 mais également pour fraudes sur ses impôts et mensonge au Congrès. Autant de raisons qui confortent Michael Cohen dans sa thèse décrite dans l’ouvrage selon laquelle Donald Trump est « incompétent », « menteur », « égocentrique » et même « gangster » et capable du pire dans le cadre de la présidentielle de novembre 2020.
Dans un entretien accordé à la chaîne américaine MBC, avant d’exprimer que sa plus grande crainte est « qu’il n’y ait pas de transition pacifique après l’élection », il déclare par ailleurs : « Donald Trump fera tout et n’importe quoi pour gagner, y compris manipuler les bulletins de vote et même déclencher une guerre plutôt que de devoir quitter le pouvoir »
Les Sud-africains sous le choc des propos de Trump
Michael Cohen, dans son ouvrage, n’a pas tari de déballages accablants le plus twitteur des présidents du monde. Au nombre des qualificatifs, l’ex-avocat a aussi traité son ancien client de « raciste » notamment à l’égard de Nelson Mandela, ancien président et figure emblématique dans la lutte contre l’apartheid en République sud-africaine. Dans ses mémoires, l’auteur de Disloyal : A Memoir a rapporté et attribué des frasques à Donald Trump. Selon l’avocat, après la mort de Nelson Mandela en 2013, le président américain aurait fait l’éloge de l’apartheid en déclarant que « Mandela a foutu le pays en l’air, j’emmerde Mandela. Il n’était pas un leader. » Mais déjà en 2008, il demandait à Michael Cohen: « Donnez-moi un pays dirigé par une personne noire qui ne soit pas un pays de merde… »
Ces propos ne passent pas en Afrique du Sud. Sans plus tarder, l’ANC, le parti au pouvoir et du regretté et respecté Nelson Mandela a condamné ces « remarques désobligeantes ». L’ANC va plus loin en traitant Donald Trump d’un « homme clivant, misogyne et irrespectueux ». Toujours dans son communiqué, l’ANC, évoque un « contraste » entre Trump et Mandela qui, de son côté, « comprenait la valeur des amitiés internationales ». On peut y lire : « tous les peuples épris de liberté sont atterés par ces insultes venant de la part d’une personne qui n’est pas, elle-même, un modèle de leadership compétent ».
La riposte de la maison Blanche
La Maison Blanche dément ces allégations et qualifie Michael Cohen de « menteur qui veut se faire de la publicité ». Répondant au Washington Post, la porte-parole de la Maison Blanche, Kayleigh McEnany, affirme que « Michael Cohen est un criminel en disgrâce et un avocat radié qui a menti au Congrès. Il a perdu toute crédibilité et ce n’est pas surprenant de le voir tirer un dernier profit de ses mensonges »
C’est donc chaud pour le Président Trump qui doit non seulement défendre son premier mandat, gérer la Covid-19, mais aussi son image bien écornée par la publication des livres-chocs à moins de deux mois de la présidentielle.