Il est l’un des rares Chefs d’Etat en exercice du continent noir à prendre la parole dans un contexte de manifestions massives contre le racisme aux Etats-Unis. Le pays embrasé par la mort tragique de George Floyd lors d’une interpellation policière continue d’essuyer des critiques. L’un des seuls dirigeants du continent à ne pas avoir »leurs langues dans la poche », le président Ghanéen s’est montré consterné par la mort du noir américain de 46 ans : « Les Noirs du monde entier sont choqués et bouleversés par le meurtre d’un Noir non armé, George Floyd, par un policier blanc aux États-Unis d’Amérique. Il emportait avec lui une familiarité trop douloureuse et un vilain rappel. Il ne peut être juste qu’au 21e siècle, les États-Unis, ce grand bastion de la démocratie, continuent de s’attaquer au problème du racisme systémique ». Sur sa page Facebook, Nana Addo exprime sa compassion à la famille de Floyd : « Au nom du peuple ghanéen, je présente mes sincères condoléances à la famille et aux proches de feu George Floyd » et à la communauté noire « Nous sommes aux côtés de nos amis et de nos parents en Amérique en ces temps difficiles et éprouvants, et nous espérons que la mort tragique et malheureuse de George Floyd inspirera un changement durable dans la façon dont l’Amérique affronte de front les problèmes de haine et de racisme » a t-il conclu.
Réaction des anciens chefs d’Etat
La tension ne baisse pas et les manifestants toujours fâchés réclament justice pour Floyd. Les anciens chefs d’Etat africains aussi. « Qui oserait ainsi, à visage découvert, traiter de la sorte de nos jours un Européen, un Arabe, un Israélien, un Indien, un Chinois, un Japonais, un Argentin ou un Chilien ? etc… Trop, c’est trop ! » peut-on lire dans leur déclaration lue par Nicéphore Soglo du Bénin. Ils invitent par la même occasion le président Donald Trump à « prendre de toute urgence, les mesures adéquates pour mettre un terme à ces violences et à ces meurtres qui rappellent, hélas, les crimes commis contre les minorités au cours de la seconde guerre mondiale en Europe ».
Le frère de Floyd appelle à l’apaisement
Alors que certains manifestants se livrent à des actes de vandalismes à travers le pays, Terrence Floyd, le frère de George a appelé les protestataires à manifester de façon pacifique. Se disant lui aussi en colère, il a martelé que la violence n’était pas la solution, et a condamné les scènes de pillage et de casse qui se sont multipliées dans plusieurs villes américaines au cours des derniers jours. « Cela ne ramènera pas mon frère », a-t-il martelé, en insistant sur le fait que « ce n’est pas ce que George Floyd aurait voulu ». « Ma famille est une famille pacifique, une famille qui craint Dieu », a-t-il ajouté. « Avec la brutalité policière, l’histoire se répète. On proteste, on casse des choses et rien ne bouge. Alors, faisons autrement ».
Le président Barack Obama qui a aussi pris la parole a invité les américains à mettre sur pied un manuel d’action politique. « Si nous voulons apporter un véritable changement, le choix n’est pas entre la protestation et la politique. Nous devons faire les deux. Nous devons nous mobiliser pour sensibiliser les gens, et nous devons nous organiser et voter pour nous assurer que nous élisons des candidats qui agiront pour mettre en œuvre des réformes. » a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.
L’union africaine « condamne fermement la mort de George Floyd ». Le président de la commission de l’organisation rejette les pratiques discriminatoires persistantees à l’encontre des citoyens noirs des Etats-Unis d’Amérique. Moussa Faki Mahamat a appelé « les autorités Américaines à intensifier leurs efforts en vue d’assurer l’élimination totale de toutes les formes de discrimination fondées sur la race ou l’origine ethnique ».
Derek Chauvin, l’ex-policier qui a tué George Floyd a été accusé de meurtre au troisième degré et d’homicide involontaire. Les trois agents qui l’accompagnaient ont été comme lui remercié de la police, mais ne font pour l’instant face à aucune accusation.