Le climat est électrique depuis vendredi dernier à Bamako. A l’appel du M5, mouvement contestataire du pouvoir IBK depuis juin dernier, les manifestants ont pris d’assaut les rues de la capitale pour appeler à nouveau le locataire du Palais de Koulouba à la démission. Boubous blancs face aux treillis, c’était un véritable catch à la Malienne dans les rues de Bamako. Les édifices publics saccagés, les locaux de la télévision nationale occupés par les manifestants. La situation était devenue incontrôlable . Une désobéissance civile soldée par des morts, des blessés et des arrestations.
La peur change de Camp
La situation s’est dégradée alors qu’un ballet de leaders politique avec en première ligne, l’imam Mahmoud Dicko a été observé au palais de Koulouba. Les propositions faites par Ibrahim Boubacar Keïta semblent ne pas avoir convaincu les mécontents qui sont passés à la vitesse supérieure.
Face à cette détérioration, Ibrahim Boubacar Keïta tente de sauver les meubles. Le numéro 1 malien dans son adresse à la nation a annoncé la dissolution de la cour constitutionnelle nœud gordien de la crise. Un peu plus tôt, le premier ministre Boubou Cissé annonçait déjà la formation d’un gouvernement d’ouverture afin d’apaiser le climat.
IBK résiste mais, risque gros
Le président malien prend la mesure de la situation alors qu’elle déborde. La fracture entre le peuple et ses dirigeants est béante. Même si les résultats des législatives constituent l’élément déclencheur de la crise malienne, il faut noter que la poussée de ce mouvement est corroborée par les antécédents sociaux et sécuritaires depuis l’avènement du pouvoir Keïta. De ce fait, la résolution de la crise par les gestes politiques, pourrait un temps soit peu calmer la tension sans être la solution. Elle pourrait ressurgir de plus bel.
Il est encore frais dans les mémoires que c’est la simple hausse du prix du pain qui a emporté le président soudanais Omar El Béchir.
Ibrahim Boubacar Keïta devrait aller plus loin dans ses actions surtout dans un Mali déjà fragmenté par le terrorisme.