La tension est électrique en Guinée depuis plusieurs mois. Le pays est secoué par des violences nées du projet de modification de la constitution.
Face à la montée de la colère des partisans de l’opposant Cellou Dalein Diallo, le président Alpha Condé s’est adressé à ses compatriotes ce mercredi 21 octobre 2020 à travers sa page Facebook.
Dans son appel, le chef de l’État exhorte le peuple guinéen au calme et à la sérénité en attendant l’issue du processus électoral en cours dans le pays. Alpha Condé à travers cet appel, dit être certain que l’issue de la présidentielle du 18 octobre dernier, va donner forcément la victoire à l’un des candidats en lice. Optimiste et réconforté par les tendances partielles données par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Alpha Condé dit être ouvert au dialogue s’il était déclaré vainqueur de l’élection.<< Si la victoire me revient, je reste ouvert au dialogue et disponible à travailler avec tous les Guinéens.>>
Mais de quelle démocratie parle Alpha Condé ?
Dans le message du président guinéen, on lit :<< Bien sûr qu’il y aura un vainqueur, mais ce n’est pas pour autant que la démocratie sera menacée ou la paix sociale devient impossible.>>. A scruter cet extrait du post du président Condé, tout porte à croire qu’il est une victime des troubles que connaît la Guinée actuellement. Non. Il (Alpha Condé) est en réalité, et visiblement en grande partie responsable d’une situation peu contrôlable. La démocratie dont parle le président, passe par le respect de la limitation des mandats présidentiels. Une réalité à laquelle le chef de l’État a tourné dos après avoir terminé ses deux mandats constitutionnels.
Le chef de l’État sortant n’aurait pas revu la constitution de son pays, ou bien se serait retiré de la course que, la Guinée ne vivrait pas ce qu’elle vit. Il est dans une posture du pompier après avoir actisé le feu. Sa volonté de briguer un nouveau mandat présidentiel, est la principale raison des heurts. Ce qui, venant de cet octogénaire surprend plus d’un. Mais comme le disait Henry Kissinger, ancien secrétaire d’État américain, << le pouvoir étant l’aphrodisiaque suprême >>, Alpha Condé, hier opposant, désire être aujourd’hui président à vie. Au prix de luttes, des heurts et d’émeutes. Pendant ce temps, son opposant Cellou Dalein Diallo, qui revendique déjà la victoire est bloqué à la maison. Une stratégie pour réduire les violences selon le ministre guinéen de l’intérieur.