Du samedi 24 au vendredi 30 juillet s’est déroulé le championnat national scolaire au stade omnisport de Grand-Popo. L’initiative qui est à sa première édition a été l’occasion de préparer une relève de qualité à tous les niveaux.
C’est tout ce qui fait l’industrie du football, sous sa version académique et minituarisée, qu’on a fait déplacer du côté de Grand-Popo dans le cadre du programme « Jeunes Officiels » , organisé par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) en collaboration avec le gouvernement béninois. Pour cette première édition du championnat national scolaire (nouvelle version), ce fut une expérience concluante.
L’approche approuvée par tous et qui consiste à promouvoir le football à la base, vient de prendre date dans la partie sud-ouest du Bénin sur une installation flambant neuf. Un atout certain pour l’exécutif béninois qui a anticipé sur les politiques infrastructurelles et sportives. De quoi séduire l’instance faîtière du football international qui a choisi le Bénin comme pays pilote de cette compétition scolaire qui a duré une semaine pour sa phase finale.
Les cibles bénéficiaires
Internés depuis une semaine dans le cadre du programme « Jeunes Officiels », de jeunes joueurs émergents, arbitres en devenir et reporters sportifs en herbe ont fait valoir leur talent, leur compétence et leur savoir-faire. La première cible concerne bien évidemment les joueurs. Venus des 12 départements du Bénin après les phases de qualification, les 12 équipes U-16 masculines et féminines ont dû rivaliser d’ardeur pour faire désormais du football, une vocation.
« J’adore le football. C’est l’occasion rêvée pour moi de le démonter », confie l’un des finalistes malheureux qui se réjouit d’avoir appris un plus. Même état d’âme exprimé par le capitaine Adambé Élie de la formation d’Avrankou, vainqueur de la compétition au niveau des équipes masculines face à Comé pendant que la commune de Bantè s’adjugeait la 3è place au podium.
Du côté des équipes féminines, c’est la commune de Bassila qui s’offre le trophée face à Dowa qui termine avec le statut de vice-championne. Dogbo monte sur le troisième podium.
Venus des Classes Sportives, un projet mis en place par le gouvernement béninois pour promouvoir le football à la base, les jeunes joueurs initiés aux fondamentaux du football font l’expérience des compétitions pour non seulement forger leur talent, mais également vaincre le stress et surtout la pression du public.
Ce championnat national scolaire a été aussi l’occasion de récompenser les efforts individuels. Du côté des garçons, Chabi Ziad (Comé) est élu meilleur gardien de but, tandis que Narcisse Dah Kandji (Avrankou) sort meilleur buteur de la compétition avec 4 réalisations. Dosseh Hector (Comé) quant à lui emporte le titre de meilleur joueur. Du côté des équipes féminines, Adam Boni Ilhana (Dogbo) est élue meilleure gardienne de but. Djibril Yasminah (Bassila) part avec le titre de meilleure buteuse avec 6 buts au compteur et est aussi élue meilleure joueuse. Grand-Popo qui a abrité ce championnat national scolaire est déclarée équipe fair-play, côté dame, tandis que Malanville s’offre le même titre côté homme.
Jeunes arbitres et reporters
Ils font aussi partie des acteurs clés du projet et qui verront leur capacité renforcée par des formations et remise à niveau. Yarigo (jeune arbitre dame) apprécie l’initiative : « Nous avons appris beaucoup de choses sur le positionnement de l’arbitre sur le terrain, ses déplacements et l’angle d’appréciation des fautes et sanctions à prendre ». Elle qui rêve de s’engager dans une carrière internationale. Salif du côté des arbitres masculins se dit fier d’avoir été sélectionné dans le cadre de cette aventure qui, selon lui, fera date dans l’histoire.
Brice Igué, ancien arbitre international et instructeur évoque un projet d’avenir. Pour lui, le Bénin peut se réjouir d’avoir un vivier d’arbitres, vu que ceux qui ont été sélectionnés dans le cadre du championnat national scolaire sont issus d’un vaste projet mis en place depuis quatre ans par le gouvernement en place et qui prend en compte 180 jeunes arbitres (hommes et femmes) formés pour la cause. Il s’agit de mettre sur le marché d’ici deux à trois ans, des arbitres confirmés et de carrière.
De jeunes arbitres et leurs instructeurs
Un autre volet non négligeable du championnat national scolaire concerne les jeunes reporters sportifs. Mis à la disposition de l’attachée de presse de la Fédération française de football (FFF), Laura Goutry, ils ont été suffisamment instruits sur les techniques de comptes rendus et de création de contenu. « Nous avons préparé plusieurs modules. L’idée consistait à expliquer la mission des attachés de presse et à effectuer des formations médias à partir de situations réelles », explique Laura Goutry qui reste convaincue que ces jeunes reporters mettront en pratique les rudiments à eux donnés.
De l’esprit de la compétition
« Promouvoir le football à la base à travers l’éducation, la culture et les échanges dans cet environnement mixte », tel est l’objectif premier du championnat national scolaire qui a réuni environ 480 jeunes athlètes, arbitres, reporters et encadreurs sportifs. Le but visé est de généraliser l’initiative dans tous les autres pays de l’Afrique et du monde, de manière à en arriver à un championnat africain des scolaires ou une coupe du monde des scolaires.
Les différentes structures impliquées dans l’organisation sont le ministère des Sports, bras opérationnel en cela qu’il s’agit d’un projet gouvernemental, le Ministère de l’Enseignement secondaire, de la formation technique et professionnelle (MESTFP), l’Office Béninois du Sport Scolaire et Universitaire (OBSSU), la Fédération Béninoise de Football (FBF) et la FIFA, grand partenaire.
Satisfaction totale
Jean Marc do Régo, encadreur sportif d’Avrankou sacré champion parle d’une très belle affiche de finale. Il remercie les parents qui ont laissé les enfants à leur disposition pour se consacrer à la passion de leur vie. Achille Binakpon de l’équipe vaincue (Comé) ne veut pas parler d’un échec. Pour lui, le seul fait d’atteindre cette étape de la compétition est une preuve qu’il y a de la matière. Reste à corriger quelques imperfections et surtout le stress qui a été fatal pour ses joueurs.
« La vision de la FIFA consiste à rendre le football véritablement mondial et pour ce faire, nous devons être partout. C’est pour cela qu’une opération de ce type, qui bénéficie du soutien du gouvernement béninois et du Président Patrice Talon est importante car elle nous permet de nous adresser aux jeunes pendant leur scolarité », confie Kenny Jean-Marie, Directeur de la division Associations membres de la FIFA.
Véron Mosengo-Omba, Secrétaire général de la CAF est allé plus loin, voulant l’initiative plus universelle. « Il est important pour la Confédération africaine de football d’appuyer cette initiative : elle est organisée en Afrique et elle présente un intérêt pour l’ensemble du continent. Le Président Patrice Motsepe souhaite déployer cette compétition à l’échelle du continent. Les jeunes qui vont à l’école doivent trouver un endroit où jouer. »
Le ministre Oswald Homeky, Ministre des Sports du Bénin est fier du parcours et se projette déjà sur l’avenir du football africain. « Je tiens à exprimer notre grande joie, au moment où nous clôturons ce grand événement qui sera important non seulement pour le Bénin, notre pays, mais aussi pour l’Afrique et le monde du football. Cela marque le départ d’une grande aventure, qui verra, j’en suis convaincu, de nouveaux talents éclore dans notre pays », se réjouit l’autorité gouvernementale qui a mis l’accent sur le sens d’anticipation du président Patrice Talon dont les actions ont séduit la FIFA. Il a salué tous les partenaires, les formateurs pour leur disponibilité, toutes les structures impliquées dans l’organisation et donne rendez-vous au public pour l’édition prochaine qu’il se veut davantage festive et révélatrice.