L’un des sujets qui étaient au cœur de la dernière conférence de presse du Président de la CAF concerne l’état de certains stades africains. Si depuis un moment l’instance faîtière interpelle les associations membres concernées, elle revient à la charge cette fois avec plus de virulence.
La menace de la délocalisation des matches des pays concernés reste d’actualité. Enfin, Ahmad Ahmad, président de la Confédération africaine de football (CAF) se montre tenace sur l’une de ses décisions. Il n’est pas allé par quatre chemins pour rappeler aux fédérations qu’elles doivent mettre leur stade aux pas avant les matchs des 3è et 4è journées des éliminatoires de la CAN Cameroun 2021 (reportée en 2022). Le président de la CAF ajoute que, « si rien n’est fait, les matchs seront déplacés ». Une relance, une menace qui sonne fort dans la tête des pays en question.
Avec cette sortie du Malgache, patron de la CAF, c’est fini l’idée de moratoire pour les mauvais élèves. Ces pays qui traînent les pas et peinent à rattraper la locomotive « stades aux normes ». Ils sont encore très nombreux et, parmi eux, figure le Bénin. Les pressions de délocalisation des matchs ont poussé les autorités à mettre en chantier depuis près de deux (02) ans, le stade Général Mathieu Kérékou, la principale enceinte footballistique du pays. Depuis, pour le Bénin, une seule alternative s’offrait : Charles de Gaulle de Porto-Novo. Sauf que le stade de la capitale aussi est frappé par l’inéligibilité. Réceptionné en 2009, il présente déjà de grosses insuffisances.
Un camouflet pour le Bénin
Aujourd’hui, si les écureuils devraient livrer une rencontre à domicile, pour la FIFA et la CAF, il est clair qu’elle ne peut se tenir dans le pays. Pour les responsables sportifs béninois, c’est un camouflet. C’est donc dans une course contre la montre qu’est l’entreprise en charge des travaux au stade Général Mathieu Kérékou. En attendant l’achèvement du chantier prévu pour novembre 2020, le Bénin se trouve dans cette classe de nations au stade en deçà des normes internationales. René Pleven, Charles de Gaulle et Mathieu Kérékou, des personnalités dont les noms ont été prêtés à 3 infrastructures dépassées par les exigences du temps, quelle ironie !
En attendant la finition des travaux de réfection en cours au stade Général Mathieu Kérékou, le seul stade qui dessert le Bénin dans les rencontres internationales à domicile est celui de Porto-Novo qui aussi, malheureusement, figure sur la liste rouge des missions d’inspection. Faute d’éclairage et bien d’autres commodités et exigences inscrites au tableau des critères FIFA-CAF. Et si déjà le manque d’éclairage impose au Bénin de jouer à domicile à 14h (en plein soleil), jouer loin de son public (en cas de délocalisation des matchs à domicile) sera la punition de trop, mais bien méritée.
Le Bénin sur la route des stades communaux mais loin des stades aux normes
La menace du président de la CAF vient dans un contexte où le gouvernement béninois a engagé des travaux pour changer la situation infrastructurelle des sports béninois. Il y a quelques jours, sur les réseaux sociaux, ont tourné en boucle, les maquettes suivies des images du niveau d’exécution des stades communaux inscrits dans le Programme d’actions du Gouvernement (PAG). La réception de certains stades est imminente. Un stade est réceptionné ce mercredi 16 août 2020. Un coin de voile est levé pour ces chantiers qui, à terme, vont relever le niveau d’accès aux infrastructures d’une qualité acceptable. Ce que ne dit pas, en revanche, cette communication à outrance autour de ces réalisations (quoique bonnes), ce sont les normes FIFA.
Les nombreux joyaux que les Béninois attendent impatiemment et pour lesquels ils sont reconnaissants envers Patrice Talon et son gouvernement, ne sont pas aux normes. Il n’en demeure pas moins que le pays, à travers ces nombreuses aires de jeu, fait un pas de plus. Quant à la menace CAF-FIFA, elle reste pesante pour rappeler le retard, la léthargie vécue dans le domaine. Quand le stade Général Mathieu Kérékou sera livré avec respect des exigences internationales, la menace connaîtra un assouplissement. Mais pour une nation qui se veut, « révélée », il en faut plus et beaucoup plus d’ailleurs.
Bon papier par ici…courage.