La société américaine est plus que jamais fracturée. Depuis la mort de George Floyd, asphyxié par un policier blanc, suivie de celle Rashard Brooks sans oublier Jacob Blake, paralysé par les balles de la police, l’Amérique est en ébullition. Des mouvements antiracistes qui ne sont pas prêts de se refermer tant que les violences policières ciblées continuent.
« I have a dream », ce fameux rêve de Martin Luther King en 1963, était de voir les descendants d’esclaves et ceux d’esclavagistes s’asseoir à la même table sans distinction de couleur ou de race au pays de l’oncle Sam. Mais 57 ans après, même si Noirs et Blancs jouissent des mêmes droits, les Afro-Américains conjuguent toujours au présent les violences policières. Le risque demeure énorme pour les hommes de couleur dans une Amérique connue pour sa défense des droits humains à travers le monde. Les événements qui se succèdent depuis Mai 2020, replongent les États-Unis dans les années sombres de son histoire. Des policiers sans carte de conscience ont la gâchette facile sur les Noirs. En moins de cinq mois, plusieurs Afro-Américains sont tombés sous les affres de la police américaine. Tout comme la pandémie du nouveau coronavirus, les policiers américains ont aussi été nocifs pour la communauté noire d’Amérique.
Tout a débuté en Mai 2020. George Floyd, un Afro-Américain trouvait la mort sous le poids du genou d’un policier blanc, fier de l’acte qu’il posait alors que George s’étouffait et le suppliait afin de pouvoir respirer. Cet acte barbare digne d’un autre siècle a soulevé des vagues d’indignations à travers le monde. Plusieurs villes des États-Unis ont connu des manifestations parfois très violentes même si elles sont aux antipodes du pacifisme que prônait Martin Luther King.
Alors que le pays tente de contenir l’indignation soulevée par la mort de George Floyd, Rashard Brooks, un autre Noir américain est tué par les policiers. La colère a été automatique avec les émeutes à la pointe . La ville a été bloquée par les manifestations. Jacob Blake, lui n’a pas trouvé la mort mais la moitié inférieure de son corps a été paralysée par les sept balles reçues de la police lors de son interpellation.
De tristes réalités que continuent de vivre les Noirs américains après de nombreuses années de luttes menées pour leurs droits. L’accession de Barack Obama à la Maison Blanche en tant que 44e président des États-Unis, avait tôt fait croire à l’accomplissement du rêve de Martin Luther King. Et même si l’égalité est une réalité traduite noir sur blanc dans une Amérique vaste et profonde, le risque reste énorme pour les hommes de couleur.
Le président Trump souffle sur les braises
Il est évident que les Noirs américains ne sont pas irréprochables dans leurs comportements. Certaines des victimes n’ont d’ailleurs pas été exemplaires face à la police. Mais le locataire de la Maison Blanche n’en n’est pas moins dans cette situation car il attise la division. Donald Trump connu pour ses propos incendiaires, n’a jamais fait preuve de compassion envers les victimes voire les manifestants. Ils les traitent, d’ailleurs, de semeurs de troubles. Les sorties fracassantes du président américain font toujours polémique. La plus récente, est à Kenosha dans le Wisconsin où il est allé exprimer son soutien à la police sans éprouver la moindre compassion pour Jacob Blake, alité par les balles de policiers. Parfois taxé de suprémaciste blanc, les sorties tonitruantes de Donald Trump n’améliorent guère la situation de la communauté noire américaine. Mais, au-delà de toute appréciation, la démocratie américaine n’est pas mauvaise en soi, même si la pratique pose en partie problème.
Les manifestations qui s’observent d’ailleurs après chaque violence policière, attestent que les États-Unis restent et demeurent un monde libre. Ailleurs, malgré l’indignation, les citoyens n’auraient jamais pu s’exprimer à travers la rue.