Estimés à près de 5 milliards de dollars selon l’ONG Transparency International, les fonds détournés par l’ex président nigérian et tapis dans les banques occidentales sont en train d’être restitués peu à peu. Après la Suisse (321 millions de dollars fin 2019), c’est au tour de la France de vouloir faire pareil.
En réponse à la demande présentée par le ministère fédéral Nigérian de la justice et en accord avec l’administration américaine, le Nigeria va récupérer les fonds détournés par l’ancien chef d’État militaire, le général Sani Abacha et placés à l’étranger.
Après l’annonce de restitution des USA (334 millions de dollars) et du Liechtenstein (180 millions de dollars), la France à son tour, annonce le dégel et la prochaine restitution des biens mal acquis au Nigeria.
Entre négociations, actions diplomatiques entrant dans le cadre de la restitution et basées sur les relations de coopération bilatérale entre la France et le Nigeria, ce fut un long processus, mais qui a payé.
En visite au Nigéria ce vendredi 3 novembre, la cheffe de la diplomatie française a rencontré le Président Bola Tinubu. Si les discussions ont tourné autour de la sécurité et des échanges commerciaux entre les deux pays, Catherine Collona a profité pour informer le Président de la CEDEAO, du projet de restitution des biens nigérians mal acquis par la famille de l’ancien Président Sani Abacha (1993-1998). « La France a promis de restituer au Nigéria 150 millions de dollars » détournés par le clan Abacha et qui ornaient les banques françaises, confirme un communiqué du gouvernement fédéral Nigérian.
Autrefois gelés par la justice française depuis 2021, ‹‹nous avons pu finaliser les procédures judiciaires, donc tout est désormais achevé ›› déclare la cheffe de la diplomatie française annonçant le dégel d’une partie des fonds spoliés. Ces fonds seront restitués sous forme de « dons » a-t-elle toutefois insisté.
Cette restitution qui est tout à fait « naturelle » selon Catherine Collona, rentre en ligne de compte de la posture révisée de la France vis à vis de l’Afrique. Une posture qui implique les enjeux permettant de construire une nouvelle relation franco-africaine.