A la veille de la tournée nationale de reddition des comptes entamée par le chef de l’État, l’actualité a été marquée par deux chefs-d’œuvre littéraires aux contenus politiques diversifiés. Les auteurs, tous deux journalistes n’ont pas eu la même audience, qu’il s’agisse de la qualité des ouvrages, le cadre du lancement et l’audience accordée à ces productions littéraires.
Ils ne sont pas de purs écrivains, mais des journalistes qui se sont essayés à la littérature. Avec une ancienneté pour l’un et un baptême de feu pour l’autre. « Mémoire du chaudron » de Tiburce Adagbé, journaliste chroniqueur, promoteur de l’hebdomadaire satirique « Le déchaîné du jeudi » et « La face cachée de Talon » de Magloire Dato, Directeur de publication du quotidien « L’actualité » ont retenu les attentions ces derniers temps. Chaque auteur est allé chercher loin, l’inspiration.
Si le premier est un document d’archives qui raconte les coulisses de la transition politique de 2006 et 2011, le second par contre se veut une œuvre propagandiste qui consacre la description d’un dirigeant politique. Son auteur semble rentrer dans l’intimité de ce dirigeant.
Du vécu contre de la fiction
« Mémoire du chaudron » raconte des faits vécus avec des témoignages croustillants. « La face cachée de Talon » par contre est dans l’imagination. Sans avoir bien connu la face visible du principal personnage de son roman, Magloire Dato a opté pour la littérature fiction pour enfin décrire une réalité déjà connue du grand public. L’ouvrage subdivisé en quatre parties à savoir : Les traits intrinsèques de Patrice Talon, Patrice Talon des affaires à la politique, Ses grandes réalisations et enfin, Ses prouesses enregistrées n’a rien de mystérieux, comparativement au titre. On découvre le même Patrice Talon de tous les jours, les mêmes traits caractéristiques, le fin oratoire et stratège politique, l’homme qui aime relever des défis, etc.
A l’opposé, son frère d’armes, Tiburce Adagbé, fait découvrir les mystères de l’antichambre de la fonction présidentielle. Il a fait découvrir aux lecteurs des coulisses jadis impénétrables. Le lecteur vit une scène à laquelle il n’a pas participé. Il se fait inviter, même si c’est en différé, au couvent politique sans trop de protocoles. « Mémoire du chaudron » dont les premiers chapitres étaient servis à dose homéopathique aux amoureux de la lecture sur les réseaux sociaux est une œuvre qui arpente la voie les détails, avec une qualité d’écriture exceptionnelle, un niveau de langue assez particulier. Un récit soigneux, qui laisse pénétrer l’ouvrage, du début jusqu’à la fin.
Le cadre du lancement
Les deux écrivains ont sans doute le goût de l’esthétique. Ils ont choisi des cadres VIP, connus pour leur grande commodité d’accueil. Lancé le jeudi 12 novembre 2020 dans la salle de conférence de Canal Olympia, à Cotonou, l’ouvrage « Mémoire du chaudron » ne pouvait rêver d’un cadre si luxueux, mais aussi qui résume tout sur ce qui a trait aux œuvres de création d’esprit. Dans cet espace, la culture rayonne. Lieu de convergence du sixième art, Canal Olympia est l’œuvre de l’investisseur français Vincent Bolloré.
Le journaliste et écrivain, Magloire Dato qui détient également dans sa bibliographie l’ouvrage : « Lionel Zinsou : Ange ou démon ? » a choisi le complexe hôtelier Bénin Royal Hôtel pour lancer son deuxième chef d’œuvre littéraire. Le cadre choisi n’a rien d’étonnant, puisqu’il s’agit de la littérature politique. Sauf qu’il ne reflète pas le contenu de l’œuvre qu’on a des raisons d’assimiler à une fiction. Dès lors, le cadre approprié à ce lancement aurait été celui recouru par l’auteur du roman : « Mémoire du chaudron ».
L’audience
L’essai politique de Tiburce Adagbé décroche non seulement le bestseller de la littéraire béninoise au titre de l’année 2020, mais aussi la palme d’or de l’audience réservée à ce chef d’œuvre littéraire. Contrairement à « La face cachée de Patrice Talon » qui dresse le mythe de la personnalité, « Mémoire du Chaudron » met chaque Béninois devant les défis politiques de l’heure. Chaque lecteur se retrouve dans cette production littéraire qui tient lieu de bréviaire. La crème des autorités présentes au lancement de « Mémoire du chaudron » qui se veut un ouvrage historique et les témoignages qui ont suivi ont ravi la vedette à « La face cachée de Patrice Talon » qui est pourtant un sujet d’actualité.