Le procès anti-corruption en République démocratique du Congo a donné son verdict ce samedi 20 juin 2020 au Tribunal de Grande instance de Kinshasa. Siégeant en audience publique à la prison civile de Makala, le tribunal a requis une peine de « 20 ans de travaux forcés » contre Vital Kamerhe et son co-accusé l’homme d’affaires Samih Jammal.
Âgé de 55 ans, le directeur de cabinet du président congolais a été reconnu coupable de détournement de fonds dans le projet des 100 jours du chef de l’Etat Félix Tshishekedi. Aussi, l’ancien président de l’Assemblée Nationale du Congo a écopé d’une peine de privation de ses droits politiques avec 10 ans d’inégibilité et d’accès aux fonctions publiques. Le Tribunal de Kinshasa-Gombe l’a condamné pour corruption aggravée, détournement et blanchiment d’argent.La juridiction ordonne également la confiscation des comptes et biens des membres de la famille du chef de cabinet du président Tshishekedi.
Un procès qui peut faire tâche d’huile sur le continent
Ce procès inédit sur le continent a surpris plus d’un. Il est rare de vivre des épisodes judiciaires impliquant les dirigeants Africains ou leurs proches à moins que les discordes naissent. Ce procès met à l’évidence que la justice en Afrique est bien capable de changer les habitudes peu orthodoxes si elle sort de l’influence politique. La tentative de récupération de l’affaire par la cour constitutionnelle en dit long face à la résistance du Tribunal de Kinshasa-Gombe. Le décollage du continent ne dépend donc pas seulement des décideurs, mais aussi de la justice qui doit amener les dirigeants à gérer les deniers publics avec respect. L’aboutissement de cette procédure devrait faire tâche d’huile sur le reste du continent afin de nettoyer l’écurie des gouvernants qui ne pensent qu’à eux au lieu de servir les intérêts du peuple.