Avec l’Agence Nationale d’Identification des Personnes, le Bénin fait un bond, dans la volonté de maîtriser son état civil. Ce bond reste cependant fragile face à une menace croissante, qui pèse sur tout le monde, la cybercriminalité et son corollaire, l’usurpation d’identité.
Dans leur quotidien, les béninois flirtent désormais avec internet. Une relation qui n’est pas sans avantages certes mais, qui ne manque pas de risques. Arnaque, chantage, sextape et la liste est encore longue pour que les béninois se rendent compte, que de la vie physique au monde numérique, il faut un gendarme et pas le moindre.
L’Office centrale de répression de la cybercriminalité (OCRC) tente de traquer les détraqués du net mais chaque jour, le mal touche plus de victimes. L’ANSSI, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information mis en place par le gouvernement actuel fait fort mais le mal persiste. Et si la solution était ailleurs ? Et si la technologie blokchain était la panacée ? Plusieurs pays font le pas. L’Éthiopie et la France par exemple.
Identité numérique, les premiers pas de la France vers la Blockchain
200 000 français sont victimes d’usurpation d’identité chaque année. Le ministère de l’intérieur tend vers la blokchain pour y faire face. Un rapport datant de mai 2020, a été publié ce mois de mai, sur le sujet. Soit un an après que le rapport a été mis sur la table. Produit par un groupe d’experts, le document d’un peu plus de 100 pages remet l’identité au goût du numérique en y incluant toutes les complexités juridiques induites par internet. Les experts se sont penchés et ont exploré les potentialités sécuritaires de la Blockchain en matière d’identification numérique.
La France n’est pas la première nation à se pencher sur le sujet. L’Éthiopie a même déjà conclu des accords avec la Blockchain CARDANO, pour la reprise en main de son état civil. Il s’agit ici non pas seulement de la sécurité mais également de la couverture intégrale du territoire national par l’état civile, de son efficacité à intégrer tous les citoyens. Une dimensions que Addis-Abeba partage avec Porto-Novo.
Au Bénin, la réflexion est loin de s’engager. Pourtant, bien que les chiffres sur les dégâts des vols d’identités numériques n’existent pas, le phénomène fait rage. Il s’adosse au phénomène de la cybercriminalité. Les conséquences sont incalculables, d’ailleurs les autorités elles mêmes en payent le prix.
Le 31 mai 2021, c’est la Vice-présidente nouvellement élue, Mariam Chabi Talata, qui s’est plainte d’être victime d’usurpation d’identité numérique. Si elle, si haut perchée en arrive, à se plaindre on imagine les conséquences sur de simples citoyens. À cette insécurité, il faudra ajouter l’incapacité de l’état civil à couvrir tout le pays. Et cette incapacité même si l’Agence nationale d’identification des personnes (ANIP) étend ses ailes au jour le jour, la couverture intégrale du pays reste une préoccupation majeure.
Pourtant, la solution, la Blockchain, est là. Une technologie face à laquelle aucun pays n’est super-puissant. Tarder à s’y engager et à se l’approprier à temps fera de nous comme toujours les benjamins de l’innovation.