Le président nigérian Muhammadu Buhari dit avoir entendu les manifestants. « Nous y répondons », a-t-il fait savoir ce jeudi après une réunion avec les chefs de sécurité. Le gouvernement respecte et continuera de respecter « tous les droits démocratiques et les libertés civiles du peuple », a déclaré Muhammadu Buhari. Il a ajouté que le gouvernement ne va pas permettre à ce que des personnes ou des groupes menacent la paix au Nigéria. Buhari a appelé les jeunes à mettre fin aux manifestations dans les rues et à « résister à la tentation d’être utilisés par des éléments subversifs pour causer le chaos en vue de tronquer notre démocratie naissante ».
Aux voisins du Nigéria et à la communauté internationale, le président nigérian leur a demandé de « chercher à connaître tous les faits avant de prendre position ». Ces dernières heures, les Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine et la Cédéao ont condamné les violences au Nigéria. Le président en exercice de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest), le Ghanéen Nana Akufo-Addo, a appelé au calme et au recours au dialogue pour sortir de l’impasse. Selon Muhammadu Buhari, le gouvernement doit garantir la protection des Nigérians et leurs biens des actes de violences.
Les jeunes manifestants ont réclamé et obtenu la dissolution de la brigade spéciale de répression des vols (SARS). Ils revendiquent une meilleure gouvernance du pays. Muhammadu Buhari a indiqué que le gouvernement va améliorer la bonne gouvernance. Il a annoncé des mesures incitatives aux enseignants. D’autres mesures visant l’augmentation des émoluments des services paramilitaires est aussi prévue. Le président nigérian a aussi décidé de mesures en faveur des petites et moyennes entreprises et des artisans et la création d’un fonds d’investissement de 75 milliards de nairas. Ce montant devrait faciliter des opportunités à la jeunesse et aux PME.
Sans un mot pour les manifestants tués, Muhammadu Buhari a rendu hommage aux forces de l’ordre qui ont perdu la vie lors des manifestations. Depuis une dizaine de jours, les manifestations ont fait plusieurs morts (12 à la date du 22-10-2020 selon Amnesty International) et des dégâts matériels dans la première économie du continent.
Afrique ! mon Afrique !
Ta paix peut-elle te revenir un jour?
Si non nos dirigeants ne la veulent pas.