C’est sa victoire ! La victoire à mettre à sa seule gloire. Sa méthode, son tempérament, son calme et peut-être son courage ont payé. Le Nigéria répare son crime comme il l’avait commis : dans le silence et sans en dire mot à son voisin.
Patrice Talon contribue à mettre fin à un temps qui aura beaucoup duré. Un temps où à chaque secousse, Porto-Novo se pliait les genoux face au géant de l’Est. La victoire du silence, preuve d’une résilience possible. Depuis la France, il doit être en train de boire du petit lait, le jour même des quatre ans de son programme d’action du gouvernement.
1 ans 5 mois de blocus, que ce fut dur. Mais les Béninois et leurs dirigeants, tout en se frottant les mains au vu des frontières ouvertes, tirent des leçons et sauront se projeter dans l’avenir avec l’idée, qu’avec le voisin nigérian, rien n’est acquis. En tout cas, pas absolument. Les séquelles sont là, béantes. Elles sont économiquement irréparables. Des séquelles qu’en grande partie les populations traîneront, les caisses de l’État aussi.
Le Nigéria, pour boucler ses entrées, promettait vouloir en finir avec la contrebande. À espérer que dans la souffrance de voir ses portes closes, ses voisins surtout le Bénin a aidé à faire le ménage. Car en définitive, la punition nigériane aura peut être affecté Porto-Novo mais pas seulement. Le Nigéria en a aussi souffert. La chute du prix du baril de pétrole, la Covid-19 et probablement la fermeture des frontières ont plongé le pays dans la récession. Les voisins en payant le prix de cette fermeture unilatérale ont découvert et exposé au monde les limites d’une organisation sous-régionale que tout le monde chérissait peut-être à tord : la CEDEAO.