Elle est béninoise installée en Belgique. Si pour ces 4 dernières années la reine du cinéma est Bella Agossa, la grande royale des réseaux sociaux est incontestablement Aledjo Maora. Sa communauté pèse plus de 27.000 personnes. Les réseaux sociaux ? Son terrain conquis. Et c’est dans cette forêt où elle trône qu’elle malmène celui qu’elle considère comme son ex : Patrice Talon.
C’est connu de tous, les femmes du Bénin n’aiment pas trop parler politique. Même dans le giron de la presse, celles qui s’aventurent dans ce monde se comptent par le bout des doigts. Et c’est toute la différence de celle qui depuis la Belgique se fait appeler sur les réseaux sociaux Aledjo Maora. Acerbe, minutieuse critique, elle draine et fait jouir ses fans à travers des publications quasi quotidiennes.
Par publication, ce sont des centaines de réactions qui suivent. Et prioritairement, Aledjo Maora s’en prend à Patrice Talon, son ex et sa rupture. Aledjo Maora est l’un des as de l’analyse et des détails dans le discours politique. Elle éventre assez fréquemment les éléments flous qui rendent insaisissable, le discours de Patrice Talon au commun des Béninois. Ses écrits ont de l’écho. Et la contre-attaque ne se fait bien souvent pas prier. Une concurrence qu’elle semble écraser avec assez d’aisance. Grâce à un style d’écriture insolemment accessible d’une qualité épatante. Tous les profils nés à l’avantage de la rupture et qui s’y sont frottés s’y sont piqués. Un succès auréolé d’une influence sans cesse croissante, le tout porté par un art de community management exceptionnel.
Si à chaque publication Aledjo Maora est adoubée par ses fans et par une facebooksphère en transe, c’est parce qu’elle a su représenter une voix dissonante que les Béninois cherchent vainement à l’interne dans les médias et même dans les réseaux sociaux. Nul ne l’ignore, les premiers affres du code du numérique, les nombreuses arrestations ont tôt fait de surdiscipliner les internautes, les activistes et acteurs politiques. Dès lors, voir une femme en si grande quantité de flamme rend davantage crédible sa plume.
Une ferme critique voilée dans un humour glaçant, l’arme fatale de Aledjo Maora. Elle révèle avec presque une brutalité réaliste les éléments de son désamour d’un ex qu’elle hait mais juste pour des raisons de mauvaise gouvernance. La scène devient presque vérité à force d’être écrite. Puis survint son homme, un complice de crime contre la rupture, son époux dans la vraie vie. Sa communauté n’a pas fini de s’en amuser quand elle esquisse des pas de danses maladroites accompagnées de coups de hanches des moins justes. C’est un spectacle Aledjo Maora. Et Patrice Talon doit sans doute en souffrir. Mais que peut-il faire d’une ex aussi encombrante mais qui ne crache sa bile que de loin et qui fait si bouger Facebook.