Avant Aboubacar Yaya, c’était Claudine Prudencio qui renvoyait un acteur politique bien connu à Agonlin. Aboubacar Yaya de tirer l’outrecuidance jusqu’au bout de la comparaison ethnies animaux. Armand Gansè, s’il s’avère que c’est un vieux discours qui le rattrape grâce aux réseaux sociaux est tout aussi blâmable que ses prédécesseurs. La liste de ces acteurs politiques qui ramène l’allusion ethnique sur la place publique est certes longue et on y verra même un passif impliquant certains leaders politiques contemporains de la trempe de Boni Yayi dans ses allusions restées célèbres de « les miens ». On en est à une banalisation du crime qui semble s’expier juste à travers de plates excuses. Le béninois aussi ayant la mémoire du rat, la mémoire la plus courte tout passe et on passe à une autre bêtise, à un autre buzz que les réseaux sociaux vont nous jeter à la figure. Et justement après Armand Gansè ce sont les faux pas sciemment orchestrés et les maladresses de certains graphistes ressortis des carcans des bouts de la formation inassouvie qui sont en vue.
Grossières bêtises plates excuses, la vie continue
C’est devenu un scénario calqué. A chaque commission de cette bêtise pourtant punie par les lois, rien ne se passe. Au Bénin il y a comme pour les acteurs politiques une immunité que l’on acquiert dans ce job pourtant où l’on entre sans souvent beaucoup de mérite. De la courte liste ci haut dressée, seule Aboubacar Yaya a failli voir son dossier être transformé en préoccupation judiciaire. Une fois la mise en scène, la récupération, le théâtre politique fini la page a été tournée. Les dommages et lésions psychologiques, les traumatismes que garderont les enfants des personnes visées par l’insulte et remarques ethniques, on oublie. Après tout ce n’était juste qu’une petite erreur politique ça va leur passer. Drame si banalisé, drame si connu de tous mais face auquel malgré les instruments dont il dispose, l’Etat s’est voulu faible. Incapable de se défaire des chaines politiques pour trancher la tête au démon qui nous dévore si goulûment.
Insultes et remarques ethniques, indécence et parjure politique
Dans le vivre ensemble que traduit un pays, des acteurs politiques qui s’accommodent à l’ethnisme comme mode de conquête de pouvoir perdent de leur superbe. Ils s’érigent dès lors en bourreaux du contrat social dont ils devraient être défenseurs en chef. C’est une tragédie irréparable. Abdoulaye Bio Tchané s’est certes prononcé concédant par l’occasion à notre perception de la situation. Mais condamner seule ne suffit pas. Il faut infliger en gage de bonne foi une sanction. Il faut démettre le fautif. C’est un commerce de gage. Autrement le Bloc Républicain (BR) et son leader vendent déjà au béninois la certitude que nous chantons le changement mais tout peut changer sauf la politique et les principes aussi bancals qui la fondent dans ce pays. Condamner ne suffit pas il faut plus. L’exemplarité, le devoir d’exemplarité elle-même l’exige. On aura quand même pas fait tant de bruit sur la réforme partisane et politique pour en être encore à dormir yeux fermés et bouches ouvertes quand le contrat social se fait amaigrir par ceux qui devraient en être les garants.