C’est peut-être ça aussi le nouvel ordre mondial. Ce mythe construit autour de ce que promettrait corona virus. Un monde de tous les possibles dont la Russie, nouvellement tournée vers le conservatisme du pouvoir par Poutine, met en exergue certaines valeurs qui connaissent une régression dans cet occident pourtant caractérisé par des ouvertures.
Un score imparable de plus de 70 % des voix pour cette consultation référendaire qui consacre une révision constitutionnelle qui donne tout au maître de Moscou. Poutine du point de vue institutionnel, a plus qu’il ne pouvait rêver avec pour lui seul plus de pouvoir de bouger les pions dans le système judiciaire mais surtout politique. Il peut, ce Poutine encore rester au pouvoir jusqu’en 2036. Un dosage est fait entre longévité politique, réforme des retraites et bien sûr le débat sur l’homosexualité.
Timing, la clé de la réforme
Le timing est parfait. Comme un joueur de basketball le président de la fédération de la Russie a smashé l’occasion dans un calme digne de l’époque covidienne. Et pourtant l’ère qu’ouvre ce référendum est loin de celui pour qui le monde occidental s’est échiné à classer les pays et les peuples dans l’axe du bien et ou du mal. Avec le plébiscite référendaire russe en effet, c’est le rêve des uniformistes, des universalistes et des mondialistes quelque peu gendarmes, orientant la vie et les mœurs telles qu’ils les rêvent mais qui s’effondrent. Sur plusieurs dimensions Vladimir Poutine remet à plat les cadrans et indicateurs de la stabilité sociale et de la démocratique à l’occidentale. La forme de la famille est concernée dans ce tour constitutionnel. Désormais la famille ne se pose que sur la notion de sexes hétéro, plus de place pour l’homosexualité exubérant. Un frein à cette expansion obligée vers une uniformisation pour laquelle aucune différence ne pouvait avoir de chance d’opposer un autre modèle. Avec Vladimir Poutine pour Président encore jusqu’en 2036, c’est une Russie en son destin choisi par les urnes qui se dessine.
Vladimir Poutine, la Russie en toute puissance
Des ennemis, des détracteurs et des opposants Poutine en compte sans doute par milliers. Beaucoup sans doute dans ce pays maîtrisé en images et en échos, se résignent peut être se morfondant à voir le maître des jeux savourer ses succès internes et extérieurs. Depuis sa venue au pouvoir c’est à une remontée par pions entremêlés que le président fait avancer la Russie. Le dénominateur commun est la fermeté, la constance. Des pions qu’il bouge ou fait bouger à l’interne, des pions qu’il fait voler en éclat aux yeux de l’Europe spectatrice (Crimée) et enfin des pions qu’il offre en spectacle aux yeux d’une Amérique qui ne s’y attendait pas (Syrie). Les russes ont sans doute fini par s’accommoder à la formule : une démocratie à la sauce Poutine mais qui fait rêver et offre à voir une Russie qui revient partout en force grignotant territoire après territoire.
Face au numéro que Moscou a joué à Paris en Centrafrique, l’Occident doit s’être vite souvenu de Vigny : seul le silence est grand. Poutine peut désormais opérer. A peine les médias y veilleront coronavirus aidant. Cette Russie en tout cas est celle de Poutine et elle peut s’appeler Russie du nouvel ordre mondial.