Âgé de 65 ans, le Président Rwandais Paul KAGAMÉ a annoncé qu’il prévoyait d’être candidat aux prochaines joutes électorales prévues dans moins d’un an (Août 2024, ndlr). C’est dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique publié ce mardi que cette information qui était dans l’air du temps a été rendue officielle.
« Je suis heureux de la confiance que les rwandais me témoignent. Je les servirai toujours. » a déclaré l’homme fort du Rwanda depuis 1994. Une annonce qui vient taire toutes les supputations sur son ambition ou non de briguer un quatrième mandat. Une intention qu’il avait déjà rendue possible à travers une réforme constitutionnelle en 2015. Laquelle réforme lui permettait de gouverner le pays pendant 20 ans supplémentaires, soit jusqu’en 2034.
Président du Rwanda depuis 2003, Paul KAGAMÉ dans cet entretien n’a cure de l’avis de l’occident sur ce modèle politique loin d’être « correct » à leurs yeux. À cet effet, il inflige une cinglante réponse à l’occident : « désolé pour l’occident, mais ce que ces pays pensent n’est pas notre problème. Personnellement, je ne sais plus ce qui correspond aux valeurs occidentales » rapporte Jeune Afrique. « Qu’est ce que la démocratie ? L’occident qui dicte aux autres ce qu’ils doivent faire ? Mais s’ils violent leurs propres principes, comment les écouter? » S’interroge-t-il avant d’ajouter : « chercher à transplanter la démocratie chez quelqu’un d’autre, c’est déjà une violation de la démocratie en soi. Les peuples sont censés être indépendants et doivent être autorisés à s’organiser comme ils le souhaitent ».
Réélu en avril dernier à plus de 99% à la tête de son parti le Front patriotique rwandais (FPR), Paul KAGAMÉ lance un avertissement à l’opposant Paul Rusesabagina, exilé aux États-Unis depuis sa libération en mars 2023 : « Peu importe ce dont nous étions convenus en coulisses, là où il se trouve aujourd’hui, cet individu a repris ses anciennes méthodes. Nous verrons comment gérer cela plus tard. ». Une déclaration qui annonce des heures chaudes (à venir) pour son homo d’opposant Paul.