Le déclin ! Le parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) semble n’exister que théoriquement. Du point de vue pratique, c’est presqu’une coquille vide. Une longue épopée qui prend fin sur une note de craintes d’une disparition.
Environ dix ans de règne ont suffi pour perdre la couronne. L’audience du parti FCBE dégringole à chaque échéance électorale. Seul parti depuis le renouveau démocratique, à garder une représentativité nationale, les Cauris font l’expérience d’une difficile transition, depuis que l’ex-leader charismatique, l’ancien président Boni Yayi a abandonné la commande, après une décennie d’hégémonie électorale. Conséquence de la mauvaise trajectoire prise et le mécontentement général des militants à la base.
Après le dauphinat manqué avec la candidature de l’ancien premier ministre, Lionel Zinsou au détriment de plusieurs prétendants dont l’ancien ministre d’État, François Abiola et, par la suite, l’exil forcé de ceux qui sont censés assurer la relève tels que : Komi Koutché et Valentin Djènontin, la « pagaille » s’est installée. La discipline de groupe s’est évanouie. La direction du parti a été transformée en une pétaudière. La guerre de leadership a pris le dessus sur l’idéologie du parti et sa vocation d’entité politique qui se veut nationale.
Le premier parti, à briser le mythe des fiefs se lance aujourd’hui dans une quête effrénée de l’électorat. Ce qui, par le passé, était pratiquement un acquis. La FCBE doit son existence aux compromissions politiques. Des alliances sans grande importance sur l’identité qu’on reconnaît à cette formation politique adoptée par les populations en 2007.
La réforme du système partisan intervenue dans le tournant politique d’avril 2016 a davantage enfoncé le parti dans l’abîme. La question de la paternité soulevée par les uns et la volonté de s’afficher des autres ont mis l’héritage cauris en lambeau. Le bicéphalisme s’installe. Le jeu politique intercède comme un juge. Exclusions, radiations, guerre par médias interposés, etc.
A l’arrivée, un bureau national assis sur une légitimité octroyée. De quoi remettre en cause la crédibilité des nouveaux leaders. Un secrétaire national désormais chef de file de l’opposition décrié et non accepté. Le nouveau gouvernail peine à remobiliser la troupe. Défections, raccommodages politiques, improvisations. Le parti bat de l’aile, agonise. Son requiem est chanté presque par tous les militants qui assistent, impuissants, à sa descente aux enfers. Un éternel recommencement !