Si le responsable de l’ONG OSIWA ne l’affirme pas, il pense comme beaucoup que l’élection au regard du code électoral en vigueur et le parrainage qu’il induit, est un scrutin où Talon se fait face à lui-même. Mathias Hounkpè explique que les partis qui sont détenteurs des parrainages ne pouvaient valider les candidatures d’envergure.
Au sujet du processus électoral, le chercheur béninois a confié à Radio France Internationale sa crainte. Il se fonde sur les velléités qui poussent les autorités à militariser certaines parties du pays. Il a également parlé des forces qui promettent manifester à partir du 5 avril. Date considérée par une partie de l’opposition comme étant celle légale de la fin du mandat du chef de l’État.
Le politologue béninois a également été interrogé sur les craintes concernant un possible troisième mandat de Patrice Talon. Cela résulterait d’une future révision constitutionnelle. Mathias Hounkpè pense que les craintes sont justifiées. D’une part, faisant allusion à la promesse de mandat unique non tenue par le président béninois, il déduit que la « seule parole » de celui-ci ne suffit plus. D’autre part, le politologue béninois pense le chef de l’État a en main tout le parlement. De ce fait, le responsable de OSIWA conclut que si Patrice Talon arrive à vouloir d’une révision constitutionnelle à l’image de ses pairs de la sous région rien ne peut l’arrêter. Et que la crainte de ceux qui pensent à une révision de l’article 42 de la constitution pour un troisième mandat est bien justifiée.
L’invité de Laurent Correau a par ailleurs parlé de décrispation de la situation politique. Selon lui, il faudrait « revoir le code électoral pour que les dispositions qui peuvent être utilisées pour exclure la participation des partis politiques aux législatives soient corrigées pour qu’on ne se retrouve pas en 2023 avec la situation qu’on a connue en 2019 ».