Le président sortant de la Centrafrique a été déclaré vainqueur dès le premier tour de la présidentielle du 27 décembre 2020. Selon les résultats provisoires donnés par l’Autorité nationale des élections (ANE) lundi 4 janvier 2021, le chef de l’État a engrangé 53,92% des suffrages. Il est suivi par l’ancien Premier ministre Anicet-Georges Dologuélé avec 21%, candidat soutenu par l’ex-chef de l’État François Bozizé.
Touadéra sacrifie à la tradition du K.O.
Être réélu dès le premier tour à une présidentielle en Afrique, est une tendance. Et le slogan de la campagne électorale du parti au pouvoir était bien annonciateur: <<premier tour K.O. >>. Des slogans qui dans la plupart des pays africains ne sont plus de simples incantations depuis quelques années. Passer au deuxième tour d’une élection présidentielle pour un chef de l’État en exercice s’apparente à une faiblesse du pouvoir en place . A l’exception du Niger, beaucoup de pays ont vu récemment leurs dirigeants remporter le scrutin au premier tour. C’est le cas Côte d’Ivoire, du Togo, de la Guinée, du Burkina Faso, de la Tanzanie. Dans les pays comme le Bénin, le Tchad, le Congo et l’Ouganda qui préparent les présidentielles, les victoires << coup K.O. >> ne sont pas exclus.
Une réélection menacée
Si les partisans du président réélu jubilent, beaucoup de Centrafricains sont préoccupés par le climat sociopolitique encore tendu dans le pays. Les groupes armés qui se sont opposés à la tenue de ces élections le 27 décembre dernier, continuent de menacer la sûreté de l’État, malgré la présence des forces étrangères aux côtés du pouvoir de Bangui. Les 2/3 du pays sont d’ailleurs toujours occupés par ces mouvements insurrectionnels en dépit des accords de Khartoum. Avant même le scrutin, la coalition de l’opposition centrafricaine dénonçait déjà un hold-up électoral. Des mises en garde qui ne sont pas de nature à rassurer la quiétude.
Malgré la victoire dès le premier tour du président Touadéra, la stabilité du pays reste problématique.