Alors que la présidentielle se rapproche en Côte d’Ivoire et au Bénin, ces deux jeunes veulent jouer un rôle. Pourtant, tout n’est pas si simple.
Guillaume Soro et Komi Koutché, deux jeunesses broyées par un tournant commun à deux pays qui peinent à se trouver une continuité démocratique sans tache. Deux destins interrompus par des soubresauts politiques. A Cotonou comme à Abidjan, tout été fait à la sauce justice. Pour la présidentielle du mois d’octobre en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro est exclu mais il déclare : « il n’y aura pas élection présidentielle en Côte d’Ivoire sans moi. » Déclaration qui rappelle les propos de Komi Koutché qui pour la présidentielle prochaine au Bénin a laissé entendre : « 2021 ne sera pas sans moi. » Des propos proches pour résumer un optimisme qui caractérise ces deux destins qui ont presque tout eu avant de perdre une seule chose : le pouvoir alors qu’ils étaient à deux doigts du graal.
Soro, Koutché : un destin commun ?
En Côte d’Ivoire, la fin de la crise politique de 2010 – 2011 s’est construite sur deux piliers, Guillaume Soro et Alassane Ouattara. Quand le clan Gbagbo et compagnie sombrait dans les mailles de la clandestinité et de la justice internationale, le pays se dressait à la taille d’un jeune qui aura tout fait pour que l’histoire et le futur soient avec ses traces. Cette Côte d’Ivoire imaginée par Guillaume Soro était loin d’inclure les temps courts et temps longs de la politique. Des temps qui vont et viennent en amenant dans leurs besaces de surprises. Un destin de tous bons présages emportés et totalement noirci par les intrigues d’une course improbable à la succession de son allier d’hier, Alassane Ouattara. Ce destin à 120 Km/h qui s’arrête net, l’ancien président de l’Assemblé Nationale ivoirienne n’est pas le seul à le vivre.
Au Bénin, le parcours de Komi Koutché est semblable à celui de Guillaume Soro. Seule nuance, Komi Koutché n’a pas fait le maquis. Pour le reste, son ascension a été si fulgurante que tout le monde croyait vers 2015 que le Bénin se réservait à son charme. De très peu, il est passé à côté de la Présidence de l’Assemblé nationale. Son influence était restée encore indéniable même 2 ans après l’arrivée du régime de la rupture. Une influence ternie et engluée dans les manœuvres politiques. Poursuites, mandat d’arrêt et condamnation, pour le commun des Béninois, le sort politique de celui qui aurait pu être un présidentiable est scellé. Pourtant, Komi Koutché tente de rassurer son destin, il ne le voit pas hors du pays et hors de la politique béninoise.