Plusieurs régions du Mali sont en proie à des manifestions. Des manifestants mécontents des résultats définitifs des législatives donnés par la Cour constitutionnelle du pays sont descendus dans la rue, brulant des pneus et érigeant des barrages sur les routes. Le pays gravement touché par la crise du coronavirus dans une période de jeûne musulman vire peut être vers un chaos.
Situation confuse au Mali au lendemain de la proclamation des résultats définitifs des législatives. Des contestations sont nées de ces résultats rendus publics par la Cour constitutionnelle, qui donnent vainqueur sans la majorité (51 sièges sur 147), le Rassemblement pour le Mali (Rpm), parti au pouvoir après les recours introduits par ce dernier alors qu’il était annoncé dans la ‘’corde’’ selon les résultats de la Ceni et du Ministère de l’administration territoriale. Qu’est-ce qui a pu provoquer ce renversement spectaculaire ? Les partisans de l’opposition veulent des réponses et se sont lancés dans des manifestations à travers plusieurs régions du pays. Ils réclament leur victoire. Si non, ils comptent semer la « terreur ». Tout ceci se déroule alors que le leader du parti Union pour la république et la démocratie (Urd) et chef de file de l’opposition est toujours gardé par ses ravisseurs. Les autorités maliennes avaient annoncé mettre tout en œuvre pour le retrouver. Mais pour l’heure, aucun résultat probant ne se pointe à l’horizon. Soumaila Cissé et sa délégation ont été enlevés depuis le 25 mars alors qu’ils étaient en campagnes pour les législatives tenues le 19 avril avec un taux de participation de 35,25%.
L’heure est grave
La situation est suffisamment inquiétante. Dans un contexte de crise sanitaire aussi complexe que celle du Covid 19, une issue très rapide et pacifique devrait être trouvée à la situation afin d’apaiser les mouvements d’humeur. Ce n’est nullement le moment de se permettre des regroupements à travers le pays alors que la stratégie de propagation du virus a déjà suffisamment fait parler d’elle. Le Mali à la date du 01 mai a enregistré de nouveaux cas confirmés de la maladie, 18 au total, ce qui porte les chiffres à 508 cas, 196 guéris pour 26 décès. L’idéal serait que les manifestants empruntent les voies légales et constitutionnelles pour réclamer réparation. Mais dans un contexte où le défaut de confiance s’installe entre les citoyens et les institutions de la république, les descentes dans la rue constituent l’arme facile à s’approprier pour les population. Le Mali reste confronté à d’énormes défis pour se laisser enfoncer davantage de l’intérieur.