En présence du maire de la capitale, du préfet de l’Ouémé, Louis Vlavonou, président de l’Assemblée nationale a ouvert la 2eme session ordinaire de l’année en cours ce 26 octobre. Occasion pour ce dernier de revenir sur les débats qui ont eu lieu à la suite du vote par la 8ème législature, de la loi portant sur les conditions d’avortement d’une grossesse en République du Bénin. 62 députés ont répondu à l’appel.
C’est une fin de discours qui résume en quelque sorte l’état d’âme des députés à la suite du vote de la loi modifiant et complétant la loi n°2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction. Un vote qui a fait déchaîner les passions de toutes parts. Les débats sont devenus houleux. Les députés traités de tous les noms. La 8eme législature traînée dans la boue. Bref, les Béninois n’ont pas caché leur amertume face à cette réforme. Des propos qui ne sont pas restés sans suite et qui ont fait appel à la conscience des députés. Voilà en réalité ce qu’on peut retenir à la suite du vote de cette loi. Et l’hémicycle va souffrir des passions déchaînées entre pro et contre, a laissé entendre Louis Vlavonou.
À en croire le chef du parlement, malgré toutes ces pressions, ils (les députés) ont fait preuve d’expérience pour que cette loi soit votée. C’est ainsi qu’il déclare : « Mais nous avons su puiser dans notre génie créateur et notre expérience pour ramener le consensus après une suspension inspirée afin de respecter l’engagement pris par nos partis politiques respectifs à accompagner le chef de l’État dans ses réformes ». De ces clivages nés du vote des lois réorganisant la famille au Bénin, « le plus dur était une vidéo dans laquelle un Imam disait que nous irions en enfer si nous votions cette loi… sans oublier la déclaration de l’Association des femmes catholiques qui nous a envoyé ce message : [Le sang de ces âmes innocentes qui seront assassinées criera vengeance.] Face à ces propos, comment respecter la parole donnée ? Sommes-nous en présence de cas de force majeure ? Contrainte morale ? Exercice de la liberté ? Choix entre la légalité et la loyauté ? » s’interroge le Président de l’Assemblée nationale Louis Gbèhounou Vlavonou.
L’exercice paraît comme un regret et en même temps un examen de conscience. C’est à croire que le président de l’Assemblée nationale regrette qu’une loi du genre soit votée. C’est encore à croire qu’ils (les députés) seraient poussés par une force extérieure à poser un tel acte contre leur gré. Maintenant qu’ils ont fait, selon la volonté de cette force invisible, l’heure est de tout faire pour une réconciliation qui paraisse comme « un gain, non pas en tant qu’elle restaurerait le passé, mais en tant qu’elle le réparerait en lui ouvrant un avenir » a conseillé le Président du parlement à ses collègues. D’autant, malheureusement, l’acte est déjà posé et ils ne reviendront plus en arrière. Le vin est déjà tiré. Il faut simplement le boire.