El pelusita (la peluche) au début, el pibe de oro (le gamin en or), quand sa carrière éclos et est à son acmé. Puis pour couronner le tout, le dieu du football. Jamais aucun footballeur n’a autant porté et été digne de ses sobriquets que Diégo Armando Maradona. DAM comme l’appelle un fidèle lecteur d’Eketi.info est mort dans la matinée de ce mercredi 25 novembre 2020, d’un arrêt cardio respiratoire. Trois jours de deuil ont été décrétés en Argentine pour saluer la mémoire de cette légende qui a influencé beaucoup de ses successeurs.
Quand Diégo Maradona a mal à la tête, c’est toute l’Argentine qui panique. Elle se mobilise pour qu’il recouvre sa santé à travers des jeûnes, des prières et tutti quanti. Le célèbre numéro 10 a vaincu tous les combats contre les multiples soucis de santé. La dernière en date est celle d’un hématome sous-dural mi-novembre quelques jours après son 60ème anniversaire. Son rapport avec Dieu, ce Dieu qui l’a rappelé certainement pour d’autres missions est éternel. Son but de la main au mondial 1982 face à l’Angleterre en est un. Une main qui n’est pas celle de Maradona mais celle de Dieu dira le joueur. Ce qui sera repris par les commentateurs dans leurs envolées lyriques. Une main de Dieu qui dans ce contexte est la symbolique que Dieu est aux côtés de la petite nation faible face à la grande puissance qu’est l’Angleterre. Toujours dans ce même match, comme pour remercier Dieu pour son premier but, le gamin en or inscrit le but qui restera le plus lumineux de l’histoire : le but à élimination de six adversaires, 37 enjambées et 11 touchés de balle.
Son pied gauche magique est ce qui fait sa particularité. Au bout de cette patte gauche se trouve la percussion, la rugosité, le coup de rein qui a fait mal aux adversaires sur tous les terrains du monde, que ce soit en sélection d’Argentine ou en club avec Boca Junior, FC Barcelone ou encore Naples. Le talent à l’état pur du natif de Lanús n’a laissé personne indifférent. Les succès engrangés par l’enfant du peuple depuis ses débuts alors qu’il avait à peine 16 ans sont illustratifs de la lumière qu’il incarnait sur le terrain.
34 buts en 91 sélections de 1977 à 1994 , vainqueur à lui tout seul de la coupe du monde 1986 est-on tenté de dire, meilleur joueur du mondial 1986, champion d’Argentine en 1981 avec Boca Junior, meilleur buteur du championnat d’Italie en 1988 (15buts), 2 fois champions d’Italie avec Napoli en 1987 et 1990, vainqueur de la coupe d’Italie en 1987 et vainqueur de la coupe de l’UEFA en 1989, ce sont les titres majeurs de la carrière du milieu offensif argentin. Un palmarès qui est dans la lignée droite des grands joueurs. Malheureusement, la popularité de Maradona n’est pas seulement sportive.
Un goût extra sportif
Maradona n’a pas fait parler de lui seulement sur le terrain. Il est le prototype d’excès en tout. Ses démêlés avec la justice pour des affaires de drogue est ce qui l’a encore rendu si populaire. Une popularité qui lui a fait perdre son mythe auprès de certaines personnes. Devenu adulte, le gamin issu d’une famille pauvre n’est jamais arrivé à se séparer de ce qui fait la particularité des quartiers pauvres du monde, la drogue, l’alcool et ses corollaires. Et c’est ça qui a peut être fait que sa popularité est restée intacte. Beaucoup de personnes issues des bidonvilles, des quartiers pauvres ou encore des familles déshéritées se reconnaissent en lui. Car malgré toute la richesse que le football lui a offerte, Maradona est resté attachée à ses origines, d’où il vient. Il n’a pas oublié les siens. Ceci se ressentait à travers son esprit de partage, sa générosité et son amour sans intérêt pour son peuple. Le décès de Maradona a fait oublier au monde entier qu’il y a une maladie du nom de coronavirus. Il n’y a que lui pour générer une telle émotion. Même dans l’au-delà, les projecteurs de la gloire seront toujours sur Diégo Armando Maradona, celui qui peut faire tout avec un ballon ou tout autre objet ayant la forme de ballon. El pibé, siempre seras el dios del fútbol !