C’est une vedette volée aux barrons du parti au cheval cabré. Vedette volée à ceux qui, il y a encore quelques jours, étaient aux yeux de tous des intouchables du régime Talon au Nord. Rachidi Gbadamassi, Samiou Adambi et Charles Toko un trio devant qui Parakou n’était qu’aux ordres politiquement soumis. Cette cinglante défaite, la laisser passer avec tant de calme et de sagesse, c’était suspect pour de bons observateurs.
Avant la séance et le premier vote ce 28 mai à la mairie, des photos tout sourire de Charles Toko et Aboubacar Yaya ont circulé. Belles images d’un fair play à nul autre pareil. Mais voilà, après l’échec du premier tour où le candidat FCBE ne récolte que 15 voix contre 17 et une abstention, à la reprise, la coalition UP-BR + deux FCBE se dessine avec en face d’à peine 15 FCBE toujours acquis à la cause du professeur Yaya. Ce dernier n’a eu le bénéfice du suspens et du temps pour continuer à négocier grâce au préfet qui a suspendu la séance. « Suspension abusive » va se confier le maire sortant Charles Toko à la presse. « Pour nous » ajoute-t-il, « le maire élu c’est dame Alimatou ».
Le chef de l’État a passé la consigne aux préfets. Consigne d’un rigoureux respect des textes. Il a fait alors barrage aux coalitions contre nature. Le cas Parakou révélant la fragilité et l’enfantillage évident qui caractérise la FCBE nous montre à suffisance ce qu’aurait été l’installation des conseils communaux de cette mandature. Une cacophonie, les coups bas avec en prime une difficile lecture du code électoral.
La force cauris pour un Bénin émergent aura certes la mairie mais tout se dessine. Le maire sera celui qu’aura voulu la coalition UP -BR, le pouvoir. C’est la prime pour la FCBE d’une victoire acquise sans y être préparée.