L’office de Radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb) serait donc une vraie jungle pour les femmes. En tout cas, tout porte à croire que l’organe du service public soit en déphasage avec les bonnes mœurs. L’illustration parfaite est cette publication de la journaliste Angela Kpeidja sur sa page Facebook. Un message de désarroi à l’occasion du 1er Mai consacré aux travailleurs. L’occasion choisie pour se libérer de ce poids en dit long sur la profondeur du phénomène :
Une fête disent-ils de travail, alors même que le travail, dans mon milieu est totalement décousu. Le harcellement sexuel en milieu de travail, même à mon âge a encore droit de cité avec des humiliations de tout genre y compris la baisse de l’estime de soi.
se désole t-elle. Et visiblement, ça pourrait bien être une mauvaise pratique entretenue en l’occurrence par les plus hauts responsables de la maison.
Et ça, du plus haut vers les petits chefs de bas étages que sont les rédacteurs en chef et sous chefs. Et dire qu’il y a des femmes parmi nous qui se laissent faire. Viol, harcèlement moral et sexuel…j’en ai marre. Dites moi comment on célèbre le 1er mai dans une maison où la religion de tous est devenue le silence dans la frustration?
se demande Angela Kpeidja dans son post. Elle est par contre décidée à endosser les responsabilités de ses propos :
j’ai failli.. Non je l’ai fais mais je reviens encore plus forte..Ça m’a rongé toute la journée puis j’ai décidé de mettre les pieds dans les plats. Tant pis…
ainsi avait-elle introduit son message.
Un coup de gueule et après ?
Les déclarations de Angela Kpeidja sont de nature suffisamment grave. La journaliste spécialiste des questions de santé révèle des actes punis par loi qui se déroulent même au coeur de l’Ortb. Notamment la loi n°2006-19 du 05 septembre 2006 portant répression du harcèlement sexuel et protection des victimes en République du Bénin. Sur cette base, le procureur de la république pourrait diligenter une enquête pour faire la lumière sur cette situation. L’office qui certainement a un conseil juridique ne va pas rester sans rien faire. Dans l’un ou l’autre des cas, le courage de Angela Kpeidja pourrait bien motiver d’autres victimes à ouvrir enfin la bouche.
Courage. Il n’est jamais trop tard pour prendre la bonne décision.
C’est inacceptable