Il était l’un des plus jeunes de l’histoire du Bénin à goûter à la prestigieuse compétition continentale qu’est la Coupe d’Afrique des Nations. Il a d’ailleurs connu celle de 2008 au Ghana et celle de 2010 en Angola. Lui c’est Koukou Djiman. Âgé aujourd’hui de 30ans, le sociétaire de Red Star (club de national 1 en France), l’international béninois a traversé toutes les émotions en tant que footballeur. Longtemps présent dans le groupe des différents sélectionneurs du Bénin à plusieurs regroupements de l’équipe nationale du Bénin, il regarde depuis quelque temps de loin cette sélection avec la nostalgie de bons moments passés avec elle et surtout avec l’espoir d’un possible retour.
Cible de critiques acerbes surtout après une interview à polémique sur Radio France Internationale (RFI), Djiman Koukou revient sur le sujet, sur sa forme actuelle et sa vie professionnelle. A travers un entretien accordé à la chaîne des sports Ado TV sur l’émission 100% foot du lundi 12 avril 2021, ce véloste milieu de terrain, sans langue de bois parle aussi de ses relations avec Michel Dussuyer et certains de ses coéquipiers de sélection.
Lisez plutôt la transcription de l’entretien
La Rédaction: Tout d’abord, un mot sur votre match d’hier (11.03.21) en championnat contre Lyon La Duchère.
Djiman Koukou : On avait affronté une belle équipe de Lyon Duchere qui nous a posé beaucoup de problèmes dès l’entame du match. Ils ont su bien nous presser très haut pour empêcher nos ressorties de balles et malheureusement pour nous, ils ont eu gain de cause car sur deux erreurs ils ont su concrétiser les deux occasions et du coup notre tâche était devenue très compliquée. Même si pendant les 15 dernières minutes de la partie on a pu se reprendre et pousser pour tout au moins réduire le score, il faut reconnaître que la chance n’était pas de notre côté. On peut déplorer deux occasions franches pour nous qui ont été manquées et surtout le but refusé sur corners. La réduction du score 2-1 à la 80e minute arrivait un peu trop tard et malheureusement le match finit ainsi. C’est frustrant ce scénario parce que nous ratons encore une fois une belle occasion de monter sur le podium.
La rédaction : Avant ce match, vous sortez d’une cruelle élimination en 8ès de finale de Coupe de France contre l’Olympique Lyonnais. Qu’est-ce qui vous a manqué pour renverser le club rhodanien?
Djiman Koukou : Ah oui. On y a cru jusqu’au bout. A 2-0 pour Lyon à la pause tout le monde nous voyait prendre l’eau, mais le groupe a su trouver les ressources nécessaires pour aller titiller l’OL. On arrive à égaliser et l’épreuve des tirs au buts ne nous a pas souri. On croyait à la magie de la coupe de France mais finalement elle n’a pas été opérée. On peut être fier de nous mêmes et sortir la tête haute. Pas de regret pour nous, même si on aurait voulu passer ce tour. C’est une belle aventure humaine et sportive qu’on n’oublie jamais. Le plus important aujourd’hui c’est le championnat par chance nous avons toujours notre destin en main et on concentrera notre énergie sur les 6 matchs restants. C’est toujours possible.
La Rédaction : Votre club réalise une belle saison. Sur le plan personnel, êtes-vous satisfait de vos performances ?
Djiman Koukou : Je serai satisfait si à la fin de la saison le Red star accède à la ligue 2 . Pour le moment le plus important c’est de tout donner à chaque fois que le choix se porte sur moi de jouer ( titulaire ou remplaçant ). J’essaie à chaque match de rendre la confiance que le staff me donne et je profite au quotidien.
La Rédaction : Vous avez aujourd’hui 30 ans. Pensez-vous qu’avec l’expérience vous arrivez à mieux gérer certaines situations ?
Djiman Koukou : Oui Bien sûr. 30 ans ce n’est pas rien. J’appréhende mieux les situations si on peut parler d’expérience, oui je pense qu’elle s’installe et c’est aussi une grosse responsabilité d’avoir cet âge dans un vestiaire, vous devenez un exemple et devez essayer de soigner votre attitude quotidienne.
La Rédaction : Parlons de la sélection nationale à présent. Vous totalisez 41 capes, dont la dernière remonte au match retour contre la Gambie dans les éliminatoires de la Can 2019. Distes-nous, êtes-vous toujours disponible à revenir en sélection ?
Djiman Koukou : La sélection est pour moi la plus belle opportunité de servir ma patrie le BÉNIN et à chaque fois qu’on me fait appel je répondrai présent et avec la plus grande des fiertés.
La Rédaction: Certains vous reprochent d’avoir fait des déclarations en soutien à votre ancien sélectionneur Oumar Tchomogo au moment où son contrat n’a pas été renouvelé. Avez-vous l’impression d’être écarté pour cette raison?
Djiman Koukou : Ouf! La fameuse Interview… sourire… J’avais donné cette interview à RFI juste après le dernier match avec Oumar à la tête de la sélection. Je ne savais pas si oui ou non les autorités voulaient le renouveler. Je tiens simplement à notifier que je suis un simple joueur comme la plupart d’autres et jamais je ne m’interfèrerais dans les décisions qui ne me regardent pas. Il s’est passé beaucoup de choses depuis deux ans et c’est vrai que je me suis posé beaucoup de questions. Je ne pense que qu’on veuille me punir pour avoir loué le travail du staff et la performance des joueurs pendant cette dite campagne. De toutes les façons, nous savions tous bon an mal an, ce qu’on avait vécu en cette période. Tout est grâce. Et tout ça, c’est du passé, moi je continue de bosser dans mon club et d’essayer d’être bon déjà. Car être appelé en sélection c’est la conséquence de ta performance en club . J’espère simplement que mes efforts seront récompensés de nouveau. C’est la raison de ma remise en cause quotidienne et de mon travail.
La Rédaction : Malgré votre absence, vous suivez l’actualité des Écureuils ? Si oui, que pensez-vous des derniers événements en Sierra Leone ?
Djiman Koukou : Absolument cher ami. Je regarde tous les matchs des écureuils en famille et entre amis des fois. Je suis en contact aussi avec quelques joueurs et je vis à distance tous les événements. La Sierra Léone a cherché à déstabiliser le Bénin parce qu’ils ont peur justement du Bénin. Je pense que cela doit nous rendre plus forts. Les autorités se battent pour que le match remis se passe dans de meilleures conditions. Il faut garder la tête froide et rester serein. La pression est plutôt sur leurs épaules surtout après les résultats contraires des tests des joueurs déclarés positifs chez eux. Il faudra rester concentré et serein.
La Rédaction : Quelles sont vos relations actuelles avec le sélectionneur Michel Dussuyer ? Êtes vous toujours en contact ? Pensez-vous qu’il vous suit toujours ?
Djiman Koukou : Vous savez, j’ai connu Michel DUSSUYER depuis mes 18 ans . C’est la première personne qui a cru en moi et m’a fait voyager en Europe à Nice précisément même si je n’avais pas signé finalement mon contrat pour diverses raisons. C’est pour vous dire qu’on n’a jamais eu de problème. C’est un grand Monsieur que j’admire beaucoup. S’il a pu m’offrir cette opportunité en début de carrière, c’est la preuve qu’il a vu que je pouvais beaucoup. Donc entre nous, ça se passe plutôt bien, enfin pour les quelques fois que nous avons échangé, je garde une bonne impression de lui. Tranquille ça va.
La Rédaction : Votre vie actuelle en club, vous la partagez avec un autre international béninois Doremus. Quelles sont vos relations ?
Djiman Koukou : Melvyn est un gentil garçon travailleur et très respectueux des autres. Il a connu un début de saison un peu compliqué dans la concurrence mais aujourd’hui il a pris confiance et fait de bons matchs. Il est très taquin et cette qualité lui a facilité son intégration nous avons de très bonnes relations et nous parlons souvent du Bénin .
La Rédaction : Et vos autres coéquipiers ? Êtes vous en contact avec eux ou bien ce n’est qu’en sélection qu’il vous arrive de réchauffer les relations.
Djiman Koukou : Je suis en contact avec quelques uns. Vous savez? La vie professionnelle est très délicate. Arrivé en club, on a tous la pression de se concentrer sur soi même et sur sa famille. Au point où, on a tendance à se disperser un peu entre copains de sélection sauf quelques uns. Et c’est pour ça que les retrouvailles en sélection sont souvent plus chaudes. Néanmoins je garde et je soigne quelques bonnes relations.
Propre !