Son ambition de briguer la magistrature suprême ne fait plus l’objet d’un doute. Plus d’ombre sur son désir de réconcilier les Béninois avec la démocratie, grâce à « un programme ambitieux et à la hauteur des défis actuels » comme il l’estime. Il est plus que jamais décidé. Lui c’est le professeur Frédéric Joël Aïvo.
Il ne se passe plus un évènement qui laisse indifférent l’agrégé de droit constitutionnel, pas un week-end sans qu’il ne descende sur le terrain de son choix pour dire l’évangile selon Saint Joël. Dans son amour infini pour la restauration de la démocratie, le professeur a lancé les hostilités par des séances d’entretien avec des groupes focus. D’un groupe d’étudiants sur le campus d’Abomey Calavi, à un groupement de femmes de Glazoué, en passant par la commémoration du 1er Août à Pahou à Ouidah aux côtés d’autres femmes sans oublier l’étape de Bohicon et l’échange par visioconférence avec les Béninois de la diaspora, le fils de l’illustre comédien « Baba Yabo » n’entend pas jouer à la comédie. Il est tombé dans l’arène de la politique et joue ses cartes comme il l’entend.
Pour d’aucuns, petit à petit, l’avocat met en place son puzzle, mais pour d’autres c’est un gros château de cartes qui est en cours d’érection. Prises de contact, échanges, discussions avec des têtes couronnées, Frédéric Joël Aïvo évolue à son rythme. Son chronogramme électoral se découvre à chaque pas posé; ce qui justifie encore plus son désir de jouer au trouble-fête ou au porteur du flambeau de l’opposition ou du moins le porte-étendard des Béninois déçus par la gestion de Patrice Talon.
Une stratégie objet de railleries mais qui n’émousse pas les ardeurs du professeur. Endurant, il l’est; courageux, il s’affiche; décidé à aller au bout, il se dit.
Mais pour quelle garantie ?
Si l’objectif est et demeure 2021, le professeur est convaincu que, talons au fesses, il est battu à plate couture par le président de la République Patrice Talon, quand ce dernier finira d’aviser. La fameuse équation de parrainage reste entière pour l’universitaire. Ce scientifique de haut rang malgré sa conviction continue d’être intrigué par cette étape qui risque de le mettre hors course et le ramener à l’évidence de ce que Patrice Talon reste l’unique commandant de bord, le seul qui peut choisir ses concurrents, dans l’état actuel du code électoral. Et sur la question du parrainage, selon lui c’est une manière de distraire puisqu’ils ne « contrôlent pas le peuple ». Mais il n’a pas peur Car « Le Bénin a besoin de solution, pas de renoncement »
Énigmatique Joël vs Talon l’énigme
Le jeu reste bien flou. Chacune des parties joue sur son côté caché. Si Talon continue d’aviser mais détient le nombre record des maires et députés pouvant le parrainer, le professeur, quant à lui, joue sûrement en gardant caché l’AS ou la clé de déblocage et d’obtention des super importants parrainages. Et rien qu’à y penser, Talon peut se demander, qui de mes maires et députés seront les judas?
Si Joël Aïvo continue sa randonnée, c’est qu’il a son plan; s’il déroule son chronogramme, c’est qu’il s’est préparé. De même, si pour le moment, Patrice Talon continue de se faire désirer, c’est qu’il est déjà loin et s’il est loin, c’est que le compétiteur né a fini sa compétition avec ou sans concurrents.
Il est tout de même une évidence. Que Frédéric Joël Aïvo soit le candidat de l’opposition, celui de Ajavon Sébastien, le choix de la France, des Etats Unis ou encore le plan B de l’actuel locataire du palais de la Marina, le constitutionnaliste s’annonce sur la ligne de départ. Et ouvrir la compétition lui serait d’une utilité inestimable pour voir si l’accueil qui lui est offert partout il passe est du solide, véritable expression de tout un peuple.