La présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde a démissionné de ses fonctions ce lundi 07 octobre 2024, suite à un désaccord avec le Premier ministre Abiy Ahmed. Cette décision survient juste avant la fin de son mandat qui a débuté en 2018
Sahle-Work Zewde, la première femme à occuper ce poste en Éthiopie est démise. Sa démission intervient après plusieurs semaines de spéculations concernant son avenir à la tête de l’État et sur des désaccords entre elle et le Premier ministre Abiy Ahmed. Selon certains rapports, et bien que les détails exacts de ces désaccords n’aient pas été rendus publics, la diplomate émérite aurait exprimé des critiques à l’égard de certaines décisions du gouvernement, notamment celles affectant la stabilité sociale et politique du pays: la gestion des conflits internes, les reformes politiques. Tandis que celle qui a joué un rôle symbolique dans la diplomatie plaidait pour une approche plus inclusive et pacifique dans la résolution des tensions ethniques, le premier ministre Abiy Ahmed quant à lui optait pour une stratégie militaire. De plus leurs visions divergent sur la décentralisation du pouvoir et la gestion des ressources, notamment en ce qui concerne le Grand Barrage de la renaissance éthiopienne.
Ces sujets de divergences qui ont alimenté le quotidien des éthiopiens, auraient contribué à son départ qui reflète des tensions internes au sein du gouvernement. Aussitôt sa lettre de démission brandie, la Chambre fédérale des représentants du peuple éthiopien a élu Taye Atske Selassie, ancien représentant auprès des Nations unies et ministre des Affaires étrangères depuis le début de l’année, comme nouveau président. Elle a rapidement transmis le pouvoir à son successeur, Taye Atske Selassie, lors d’une brève cérémonie à Addis-Abeba.
Mme Sahle-Work Zewde, diplomate émérite, a occupé plusieurs postes prestigieux avant d’assumer la présidence de l’Éthiopie en 2018, notamment celui de chef du bureau des Nations unies à Nairobi. Le mandat de Mme Sahle-Work Zewde en tant qu’ambassadrice à Djibouti et représentante permanente auprès de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), de 1993 à 2002, l’a positionnée au cœur des négociations régionales cruciales. Ce rôle a été d’autant plus stratégique que Djibouti est le principal point d’accès maritime de l’Éthiopie, reliant le pays sans littoral aux routes commerciales mondiales. Durant cette période, elle a joué un rôle clé dans les discussions commerciales et les efforts de stabilité régionale, renforçant son profil diplomatique avant de devenir présidente de l’Éthiopie en 2018.