Le Bénin aura bientôt des sélections U-17 et U-20. La Fédération Béninoise de Football (FBF) envisage mettre en place ces équipes en vue des tournois qualificatifs à la CAN des catégories sus-évoquées. Du 17 au 31 octobre, Cotonou abritera le tournoi qualificatif des U-17. Raison de plus pour que les écureuils cadets fassent une bonne prestation. Mais dans quelles conditions une performance acceptable est possible au vue de la méthode qui conduira à la mise en place de ces sélections?
Les pratiques rétrogrades décriées dans le football et surtout en matière de gestion des équipes de catégories d’âge sont peut-être de retour ou pire encore n’ont jamais quitté l’esprit des dirigeants à tous les niveaux.
En effet, dans un communiqué en date du 21 septembre 2020, la FBF lance « une opération de présélection » dans le but de constituer une équipe de moins de 17 ans. C’est ce qui ressemble très clairement à une forme de recrutement de talents par un centre de formation en quête d’effectif. Les centres de formations justement, les équipes de ligue 2 et 3 sont associés à l’opération. Pour une sélection nationale, c’est quasiment scandaleux de procéder encore de la sorte. C’est un recul énorme dans le processus de professionnalisation de la discipline prônée par les responsables de la FBF et le pouvoir en place. À croire que les résultats mitigés, les ennuis connexes enregistrés sur la base de cette pratique par le passé n’ont pas vraiment servi de leçon à Marthurin de Chacus, son équipe ni même au ministre Oswald Homéky. Ironie du sort, il y a juste deux ans, au lendemain de l’élection du magnat du bitume à la tête de la FBF que le Bénin a connu le feuilleton « cadet gate ». Point n’est besoin de rappeler ce douloureux et honteux passé.
En l’absence d’un championnat de catégories d’âge, les membres de la FBF pourraient tout de même faire preuve d’ingéniosité et trouver une formule qui permettra de sortir de VRAIES équipes. Car demander à des jeunes sans compétitions depuis cinq (05) mois, en raison de la pandémie de la COVID-19 de participer à une présélection, sur la base de quels critères les sélectionneurs devront opérer leurs choix ? C’est l’expression même d’un manque criard d’anticipation à la FBF. Autrement, un tournoi regroupant centres de formation et les clubs de ligue 1, 2 et 3 serait organisé pour jauger le véritable niveau de chaque joueur dans le but d’en chosir les meilleurs et ceci, bien avant l’arrêt des activités sportives ou même à titre dérogatoire sur une bien précise période. Hélas !
Obligation pour de Chacus et ses pairs de se reprendre
Sa méthode souffre d’insuffisances. Il doit donc revoir sa copie. Deux ans après son arrivée à la tête de la FBF, les attentes ne sont pas comblées. Mais, il lui reste encore deux ans pour prouver à l’opinion qu’il a de la matière à revendre. Autrement, les amoureux de la discipline ne garderont que les aspects sombres de sa gestion qui jusqu’à présent est à l’image à maints égards de celle de ceux qui l’ont précédé. Son indisponibilité et sa lenteur à solutionner même les affaires courantes du football ralentissent bien de choses.
Dans un passé récent, la FBF avait voulu engager une équipe féminine sortie de nulle part dans le tournoi de l’UFOA. Regroupées dans les circonstances douteuses et contraires à l’éthique du football, les filles n’ont rien prouvé lors des rencontres amicales internationales qu’elles ont livrées. Les scores ne sont pas agréables à rappeler. C’est heureux tout de même de remarquer déjà une volonté de mieux faire. Lors de la dernière Assemblée Générale de l’instance tenue à Grand- Popo, il est annoncé le démarrage bientôt d’un championnat féminin. Toute chose qui devrait permettre aux filles de mieux s’exprimer et les plus méritantes appelées en équipe nationale pour une bonne animation de ce volet du sport roi.
La responsabilité du gouvernement
C’est un secret de polichinelle que la FBF attend du gouvernement les orientations en vue de la reprise du football. Depuis le début de la pandémie du Coronavirus et l’annulation de la saison footballistique, aucune réaction véritable de l’exécutif sur le redémarrage des sports n’est à noter. Si dans ces mêmes conditions, des élections communales ont pu avoir lieu, les lieux de culte, les bars et restaurants ont rouvert après fermeture, les marchés publics continuent de s’animer, les transports en commun on repris de plus bel, certains observateurs se demandent pourquoi pas le sport. Ce qui paraît suspect et regrettable à la fois, c’est le silence du ministère des sports sur la question. Des sources concordantes, la FBF, dans le but d’éviter le pire en matière de préparation et d’organisation, a adressé au moins trois correspondances à la tutelle à ce propos et cette dernière serait restée de marbre. Et pour quel motif, bien malin pourra le dire.
L’excuse parfaite sera sans nul doute le Coronavirus et les mesures de restrictions toujours en vigueur. Mais, malgré ces mesures, le gouvernement a lancé depuis bientôt un mois, sur toute l’étendue du territoire national, la formation des formateurs des classes sportives. A cet effet, les stades et différents espaces où se pratique le sport sont ouverts. Quel contraste! En clair, cette mesure dérogatoire pouvait bien servir pour la sélection des jeunes. Le gouvernement a sur ce coup, visiblement très mal apprécié la priorité. Et il est le seul à avoir ses raisons qui malheureusement ne sauraient être justifiées.
En commun accord, FBF et Exécutif devraient définir des orientations en vue de la reprise des activités ou tout au moins dans le cadre de ces tournois qualificatifs ( dont l’Organisarion de celui des U17 incombe au Bénin). En la matière, il faudra prendre en compte, l’organisation périodique de tests COVID pour les joueurs et staffs techniques. De même limiter les entrées au stade doit faire partie des priorités.
Abandonner ou continuer?
Cette situation est la ènième du rang en ce qui concerne les équipes de jeunes. Aucune importance n’est accordée à ces sélections de catégories d’âges pourtant future sélection fanion. C’est bien l’opposé du sérieux mis en place autour de l’équipe sénior qui est servi à ces sélections. Sélectionneurs sans contrat, joueurs et membres d’encadrement médical avec des primes dérisoires, préparation chaotique dans des conditions à l’antipode de la norme, en un mot tout est réuni pour bien mal traiter ces équipes. Et du résultat on s’en moque presque.
Nageant dans les eaux troubles d’impréparation et d’inorganisation, la barque composée des staffs technique et médical, joueurs personnel de soutien, bref tous les acteurs principaux sont livrés à un sort inconnu. Pendant ce temps-là, la FBF, baigne entre résignation, aliénation et abandon puisque visiblement lâchée par son prince charmant et allié de tous les temps qu’est le gouvernement à travers le ministère des sports.
Même s’il est important de rappeler la séance de travail tenue le (21-09-20) dans les locaux du ministère des sports qui a réuni, les sélectionneurs et leurs adjoints, le directeur des compétitions, le directeur technique national par intérim, le secrétaire général de la FBF, le secrétaire administratif, et le Directeur des sports d’élite, il est tout de même une évidence que le retard est consommé. Bienvenu le bricolage. Et sauver ce qui est encore possible de l’être doit maintenant animer tous les dirigeants et acteurs.
Une course contre la montre est donc lancée. La multiplication des tâtonnements et approximations dans la prise des décisions à ce stade serait la boîte de pandore pour un catastrophique atterrissage. Ce qu’on ne souhaite pas. A vos marques, prêts partez !
Si je connaissais le rédacteur, j’allais lui offrir une bière. Tellement il maîtrise le sujet. Tout est dit.
Tout est dit