Il faudra peut-être aller remuer l’histoire pour voir l’événement qui mieux que le Coronavirus aura pris en otage les médias. Editions spéciales, émissions de tout poil en télétravail avec le COVID 19 qui se taille la part du lion. Depuis quelques semaines, tous les Etats ou presque ont la tête au corona. Chacun y va de son inspiration pour juguler ou contenir cette crise sanitaire sans précédent. Dans les pays du nord ou l’hécatombe se creuse, l’inspiration est double sinon plurielle. Toute la mobilisation observée est de l’ordre de l’urgent afin de circonscrire et contenir cette pandémie. Mais dans la foulée de ce déploiement au fin de stopper la propagation de virus, il ne serait pas inutile de réfléchir à l’après COVID.
Et si l’après Covid rimait avec transition écologique ?
La transition écologique n’est pas un concept assimilable à la vanité. Au regard du désastre que subit la planète, elle constitue un recours extraordinaire pour permettre à la nature de reconquérir son pouvoir séquestré par les hommes. Et pourtant la voix des scientifiques, des activistes de la nature, des journalistes des jeunes et autres organisations ici et là n’ont pas permis de convaincre les décideurs publics. Face à un monde qui semble devenir inhabitable, il y a même ceux qui se réclament climato-sceptiques et sont sous les feux de critique. Depuis des décennies, l’idée d’amorcer la transition écologique pour pallier la catastrophe est restée lettre morte. Et le coronavirus quoique chronophage semble montrer qu’il est possible d’être habitant de la terre sans travestir jusqu’à la limite de l’impensable ce qui est de l’ordre du naturel.
Tout le tableau n’est pas que noir
Le coronavirus a laissé entrevoir un début de déconfinement de la nature. La raison est toute simple : le confinement des hommes. Le ballet des aéronefs dans les airs a été réduit au strict minimum. Les files interminables de voitures dans les mégapoles et autres villes secondaires relèvent du passé par ce temps qui est pour l’instant celui du Coronavirus. Des études commanditées dans la foulée montrent que la courbe de la pollution atmosphérique est en nette régression. En France par exemple, il y a des témoignages qui laissent croire que l’absence des hommes dans les rues ces derniers jours a favorisé la réapparition de certains oiseaux. La nature respire mieux et semble avoir repris son pouvoir mais pour combien de temps ? Il faut plaider pour qu’elle garde aussi longtemps ce pouvoir quand le corona sera derrière nous et que la vie aura repris son court normal.
Du sort réservé aux potentiels vecteurs
Dans cette crise sanitaire engendrée par le coronavirus, un animal, le pangolin est soupçonné et d’aucun le considère comme vecteur de la maladie. Hier c’était la chauve-souris dans le cas d’Ebola. Lequel des sujets du règne animal sera demain sur la liste et pour quel type de pandémie ? Il vaut mieux être catastrophiste et poser cette interrogation dans les oreilles de qui veut l’entendre. De toute évidence, la destruction massive des écosystèmes naturels de ces animaux réservoirs de virus ne nous met pas à l’abri d’autres pandémies. Les politiques d’urbanisation mal pensées et l’agriculture industrielle qui autorisent la destruction systématique de la biodiversité a montré ses limites. Il faut changer de paradigme pour enrayer ce qui pointe son nez et qui sera difficile à supporter à savoir la sixième extinction de masse après celle des dinosaures il y des millénaires. Arrêter le massacre de la faune et de la flore passera par une volonté politique en phase avec celle d’acter enfin le processus de la transition écologique.
Et pourtant les solutions sont à portée de mains
Le modèle économique en vogue aujourd’hui n’est pas rassurant pour un monde qui sera légué à la postérité. Elle est bâtie sur le capitalisme à outrance et la croissance. La croissance on en convient pèse dans la balance pour solutionner les problèmes de démographie et de pauvreté mais en réalité elle n’a rien de durable. Les usines qui soutiennent l’économie de croissance font appellent à l’utilisation d’énergie fossile en lien avec la catastrophe écologique dénoncée aux quatre coins de la planète. Il faut éventrer la terre à la recherche de ressources minières comme le charbon. Pourtant, donner force aux énergies renouvelables reste une solution crédible pour se passer des énergies fossiles.
Construire indéfiniment un monde ultra moderne au mépris de la nature et de l’environnement peut induire à l’avenir des situations aux conséquences difficilement surmontables. S’inscrire dans une logique de prévention n’est pas négociable. Les engagements librement consentis par les Etats à l’occasion des différentes éditions de Conference of parties (COP) doivent sortir enfin des tiroirs et servir de boussole pour la construction d’un monde durable. Ce n’est impossible. Un échantillon de quelques Etats durement touchés par le coronavirus a donné l’exemple de moins asphyxié et plus vivable.