C’est un communiqué plutôt laconique (deux phases), de la présidence qui l’annonce : « Le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly s’est rendu à Paris (France) ce samedi 02 mai 2020 pour un contrôle médical ». Pas d’autres détails sur cette évacuation sanitaire qui intervient dans un contexte sanitaire critique. Toute chose qui laisse à croire que la situation sanitaire du dauphin du président Allassane Ouattara est critique. Selon le communiqué rendu public tard dans la nuit et signé du Secrétaire général de la Présidence Patrick Achi, l’intérim du chef du gouvernement est assuré par le ministre d’État chargé de la défense, Hamed Bakayoko. Amadou Gon Coulibaly était déjà placé en quarantaine le 24 mars après avoir été en contact avec un sujet atteint du Covid-19. Il sera déclaré ensuite négatif le 28 mars.
La compassion de Guillaume Soro
Il n’est pas en bons termes avec le pouvoir en place en Côte d’Ivoire. Condamné récemment par la justice du pays à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux , Guillaume Soro témoigne tout de même sa solidarité envers son ancien collègue. L’ancien président de l’Assemblé nationale en exil a adressé des vœux de « bonne guérison et de prompt rétablissement » envers Amadou Gon Coulibaly. « J’adjoins mes prières à celles de ses proches et à celles du Président de la République, pour un retour rapide du Premier ministre à ses charges au sommet de l’Etat » a-t-il conclu.
A la recherche de ‘’l’herbe verte’’
La crise du Covid-19 faisant, nous n’avions plus entendu parler d’évacuation de dirigeants africains dans l’hexagone ou ailleurs en Europe pour raison de soins. C’est pourtant un fait courant notamment en Afrique de l’ouest. Patrice Talon à Paris, Muhammadu Buhari à Londres, Paul Biya à Bruxelles pour raisons de santé sont des exemples. Nous parlions depuis longtemps ces sorties sanitaires à l’autre bout du monde à la recherche du soin de qualité. L’illustration qu’on a pas su mettre en place chez soi des hôpitaux capables de prendre en charge les pathologies les plus graves avec un plateau technique à la hauteur des besoins. Le phénomène continue donc et pour combien de temps encore ? Si le gouvernement béninois prévoit un hôpital de référence, pour, à défaut de couper définitivement, limiter les évacuations, il faudra encore attendre pour voir se concrétiser une telle ambition. A côté, Lomé nourrit le même but en lançant la construction d’un centre de référence « Saint Pérégin » à 17 milliards de francs cfa. Jusqu’à quand faudrait-il attendre pour voir les dirigeants du continent s’offrir des soins chez eux en toute sécurité ? La souveraineté, c’est aussi ça.