La faim chasse le loup hors du bois. La nécessité fait faire ce qui répugne. Comme une girouette qui tourne et se retrouve au point de départ, Armand Gansè revient sur son poste de Directeur Général de la Société de gestion des marchés autonomes (Sogéma). Or, on le voyait partir pour une aventure où il était carrément à la porte du non retour. Hélas ! Celui qui a créé le buzz à la veille des élections communales et municipales avec l’affaire Peulh où il aurait tenu des propos discriminatoires, refuse de suivre l’histoire où, des esclaves noirs transportés aux larges des côtes de Ouidah, traversent l’océan sans jamais poser à nouveau les pieds sur le sol de leurs aïeux.
Porté par la liste du parti le Bloc républicain, Armand Gansè était convaincu que la saison de sa migration est venue pour faire une nouvelle expérience professionnelle. Mais à sa grande déception, il s’est rendu compte que, sur le parcours de cette nouvelle promotion, il y avait tellement d’embûches, même si son parti sort majoritaire de ces élections, et qu’il eut le mérite d’être la figure de proue autour de laquelle la campagne du Bloc Républicain a été animée à Bohicon. Comme tout bon compétiteur (pas né mais découvert), Armand Gansè visait le graal, c’est-à-dire, devenir maire de la ville carrefour. Mais la règle de la discipline de groupe décidée par la loi interprétative, complétive et explicative (adoptée le 02 juin à l’assemblée nationale), a été en sa défaveur. Dès lors, le rêve et la posture changent. Laisser un poste de Directeur Général pour celui de Premier Adjoint au Maire est perçu comme un recul professionnel et une promotion politique inconvenante. Armand Gansè veut grandir. Entre PAM et DG, le choix est si facile. Connaissant le personnage qui veut toujours jouer les premiers rôles, insoumis, autoritaire, comment peut-il recevoir des ordres de quelqu’un alors qu’il pourrait se retrouver à sa place. Ne parler surtout pas d’égo surdimensionné. Ce qui est officiel, Armand Gansè est PAM et non maire, même si c’est ce qui est ancré dans son imaginaire ou dans son subconscient. L’homme veut toujours garder un pouvoir de décision sur les marchés autonomes, que de siéger au sein du conseil communal de Bohicon comme un ‘’vulgaire conseiller’’ fut-il deuxième personnalité de la ville carrefour. Sûrement que la nouvelle charte des partis politiques prévoit des mesures atténuantes au cas où il sera déchargé de sa fonction de DG/Sogéma. Ceci n’est pas un vœu, mais juste pour dire que l’homme prudent doit voir le mal de loin.