Pendant longtemps, le chef de l’Etat a essayé de faire de l’antiyayisme. Depuis quelques semaines, des faits attestent le contraire sous la rupture. Au point de ne plus surprendre plus d’un.
Tous les jours ou presque, les contenus des médias traditionnels et des réseaux sociaux font appel au chef de l’Etat Patrice Talon afin qu’il se présente pour un second mandat. La majeure partie des journaux reviennent ainsi régulièrement sur les raisons d’un second quinquennat pour le président de la République. Sur les réseaux sociaux, on voit de nombreuses images, parfois d’un Patrice Talon en marche pour rempiler à la tête du Bénin.
Derrière tous ces appels, il y a des mouvements qui se créent maintenant à la pelle et dont les actions embraseraient tout le pays, selon le contenu de la presse. Si Patrice Talon ignore de tout ce vacarme soudain autour de sa candidature, son entourage a bien dû lui en toucher un mot. Il faut dire que le régime de la rupture surprend à ne plus prendre position sur ce type d’appels à la candidature. Patrice Talon, officiellement, a toujours donné l’impression d’un dirigeant qui abhorre le culte de la personnalité.
Notre Père, priez pour nous !
Pourtant, on croit avoir franchi le fond avec une image qui a circulé sur les réseaux sociaux ces derniers jours. La même image s’est retrouvée à la une de ces certains journaux. On y voit un groupe de jeunes à genoux, suppliant Patrice Talon de briguer un second mandat. Si le président béninois a été jusqu’ici sourd aux appels de jeunes, il a été bien servi avec cette photo. Qu’à cela ne tienne ! Cette image vient s’ajouter à une autre, celle, ou plus précisément celles de ce jeune homme qui a marché d’une commune de l’intérieur du pays jusqu’à Cotonou. Reçu par le ministre des sports Oswald Homéky – notre marcheur a bien fait du sport durant son trajet – le jeune homme a exprimé son désir de voir Patrice Talon faire un second mandat.
Certes, tous ces citoyens béninois sont libres d’encourager Patrice Talon à faire un second mandat. Dans un pays démocratique, chacun est libre de s’exprimer. Il faut cependant ajouter que bien de Béninois étaient loin de s’imaginer que ce genre de simulacres se passeraient sous le régime de la rupture. Depuis quelques temps, le Fâ et des têtes couronnées se sont aussi lancées dans les suscitations de candidatures. Curieusement, Patrice Talon est muet sur ces appels et les cautionne visiblement. Autrement, il aurait sifflé la fin de la récréation. On se demande bien à quoi servent tous ces appels alors que, dans l’état actuel des textes, seul Patrice Talon peut être candidat au scrutin présidentiel. Il est à craindre qu’on ne retombe dans une forme de culte de la personnalité si on n’y est pas déjà. Et pour justifier le bien fondé de ces appels, selon le directeur de la communication de la présidence, Patrice Talon a quitté le statut « d’incompris » pour le « compris ».
Un bilan élogieux ?
Car le régime de la rupture a, au début du quinquennat, laissé ses réalisations parler pour lui. Les Béninois pouvaient ainsi s’étonner de voir que certaines actions étaient menées sans que le gouvernement n’en dise un mot. Mais de l’eau a coulé sous les ponts. De courtes vidéos rappellent maintenant à souhait sur les réseaux sociaux les réalisations parfois même non encore achevées du chef de l’Etat. L’opinion publique nationale a pu se rendre compte aussi des milliers d’emplois créés, du passage au statut de revenu intermédiaire, la dématérialisation de l’administration, pour ne citer que ces réalisations. Le signe qu’il faut prolonger le bail et « finir le job » ?
Face à tous ces appels et cette communication, Patrice Talon devrait pourtant rappeler à ses compatriotes ses trois conditions pour justifier une probable candidature. En novembre dernier, il l’a conditionnée à sa disponibilité personnelle ou son état d’esprit, l’environnement politique et la mise en œuvre de son action. Cette action, par exemple, est-elle déjà bien mise en œuvre ? Les Béninois devraient le décider dans les mois à venir. Pour l’heure, s’il y a eu un aspect où la rupture n’a pas plié, c’est bien celle de la présence du chef de l’Etat. Patrice Talon a fait très peu de descentes à l’intérieur du pays pour aller au contact des populations. Ces dernières évaluent depuis 2016 cet antiyayisme d’un Patrice Talon resté discret jusqu’au bout.
Ce que je déplore chez aussi journaliste pourquoi comparez yayi et talon.la rupture a fait du bien a d’autres catégories de gens et vous voulez qu’ils restent tranquilles. Autre chose c’est raisonnable qu’il prenne un 2e mandat pour finir les œuvres entamées.vous savez comment cela passe.s’il partait tout sera laissé en souffrance pour montrer ses failles.si au moins les services techniques fonctionnaient sans le politique vous verrez les présidents ne se représenteraient pas.laissez Talon rempiler cela ne fait du mal á personne merci