Depuis le démarrage du processus électoral lié à la présidentielle d’avril au Bénin, il n’y a de jour où un évènement ne se passe. Ces événements diversement appréciés par la population, ne laissent pas indifférent des têtes pensantes de la société béninoise. Me Robert Dossou, ancien président de la Cour Constitutionnelle du Bénin donnait son avis ce matin sur RFI sur la situation qui prévaut au Bénin
Les jours passent et se ressemblent désormais au Bénin. La présidentielle du 11 avril dernier n’a pas fini de déballer tous ses secrets. Une situation qui était en débat ce matin sur RFI avec pour invité Me Robert Dossou qui se dit « préoccupé parce que c’est la première fois que nous faisons une élection présidentielle en République du Bénin, précédée d’arrestations et suivie d’un flot d’arrestations ». Selon l’ancien bâtonnier, ce qui est encore plus préoccupant, c’est « souvent des intellectuels qui ont pris l’habitude en démocratie de s’exprimer librement sur tous les sujets qui interpellent le citoyen » qui font objet d’attestation.
Cette atmosphère délétère, interpelle et inquiète l’invité de Carine Frenk, qui s’interroge si « cette élection donne occasion pour faire taire tous ceux qui expriment une opinion qui ne va pas dans le sens de l’opinion souhaitée par le gouvernement ». Mieux, l’avocat trouve que « tout est sous contrôle » et que « la démocratie n’est plus inclusive depuis 2019 » avec pour sous bassement les réformes politiques engagées par le pouvoir de la rupture.
« Une élection concoctée »
Venant sur les résultats du scrutin présidentiel, Robert Dossou pense que les « partis présentés comme opposants sont des partis agréés » d’où l’élection présidentielle fut comme annoncé « un match amical, une élection concoctée ». Ceci du fait des nombreuses lois votées depuis novembre 2019.
Sur l’arrestation de ses clients, candidats recalés à la présidentielle (Réckya Madougou et Joël Aïvo), l’ancien bâtonnier dit attendre d’avoir les preuves de leur implication dans les violences électorales. Plus loin, il dénonce les conditions de leur arrestation et de leur détention puisqu' »aucun d’eux n’a jamais reçu une convocation de la police ni du procureur ». Cette méthode d’enlever les gens ne répond à rien, surtout sur le cas Aïvo dont « la décision d’arrêter a été prise avant qu’on ne trouve le motif » dixit Me Robert Dossou.
Pour le Président du comité préparatoire de la conférence des forces vives de la nation de 1990, ce qui reste à faire, c’est de retrouver l’esprit qui a animé cette conférence nationale qui reste une fierté. Au Président Patrice Talon, Robert Dossou demande de « mettre un peu d’eau dans son vin et qu’il prenne langue avec toutes les parties prenantes » pour la paix et le développement qui doit être conduit dans le respect des droits de l’homme.