A l’issue de l’installation des conseils communaux et municipaux, le parti Force cauris pour un Bénin émergent (FCBE) va diriger sept mairies dont une ville à statut particulier. Pour l’ancien regroupement politique au pouvoir, les préparatifs des prochaines élections ont déjà commencé.
La FCBE pouvait rêver mieux ! Mais elle va se contenter de neuf maires de moins qui auraient pu permettre à l’ex-parti de l’ancien président de la République Boni Yayi de revenir au pouvoir cinq ans après avoir quitté la tête du pays.
N’ayant pas pu mettre à la tête des communes et municipalités 16 élus comme le stipule l’Article 132 alinéa 8 de la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin, le parti de Paul Hounkpè va voir le Palais de la Marina encore lui filer entre les doigts après le scrutin présidentiel de 2016. Il pourrait même ne pas être en lice. Mais qu’à cela ne tienne !
Tout un symbole !
La loi portant modification et interprétation et complétant le code électoral, promulguée vendredi (05.06.20), n’a pas en effet changé les choses pour l’opposition. A défaut d’avoir un président de la République issu de la FCBE l’an prochain, le parti Cauris peut déjà démontrer sa vision dans les collectivités territoriales. Le parti a su positionner au moins une femme maire sur les sept communes qu’elle a pu engranger. C’est peu mais c’est mieux que les partis du pouvoir.
Sur ses 41 communes, le parti sorti grand vainqueur des élections du dimanche (17.05.20), Union progressiste (UP), n’a positionné qu’une seule femme, Lucie Sessinou dans la commune de Kétou. Le deuxième parti en termes de résultats, le Bloc républicain (BR), proche du pouvoir aussi, a lui positionné deux femmes dans les 29 communes engrangées. Il s’agit de Karamatou Fagbohoun et de Bibiane Adamazè respectivement à Adja-Ouèrè et Toffo. Les partis du pouvoir ont donc trois femmes sur les 70 mairies dans leur escarcelle contre une femme sur les sept villes gagnées par la FCBE. Du coup, pour la maire FCBE de Kandi, Zinatou Saka Osseni Alazi, il s’agit de démontrer les six prochaines années qu’elle est capable de mettre le chef-lieu du département de l’Alibori sur la voie d’une ville rayonnante.
Donner l’exemple
Le parti FCBE, de ce qui reste en tout cas, a pu arracher au parti BR la municipalité de Parakou, la grande ville du nord du pays. Pourtant, des observateurs estiment que le maire sortant Charles Toko a apporté une touche particulière au développement du chef-lieu du Borgou. Pour l’ancien ministre et dorénavant maire de Parakou, Aboubakar Yaya, il est question bien évidement de faire mieux que son prédécesseur. Le premier défi sera de convaincre les Parakois que lui, fils de terroir, connaît mieux les besoins de la population contrairement à Charles Toko à qui il avait dénié l’origine parakoise. Il faudra convaincre l’opinion publique que la FCBE est à même de gérer une grande ville. Il en est de même pour le reste des maires FCBE des villes de Bembèrèkè, Copargo, Savè, Bantè et Sinendé.
A travers leur gestion au niveau local, les chefs d’exécutifs communaux et municipaux du parti FCBE doivent démontrer qu’ils ont tiré des leçons de leur gestion du pouvoir avec Boni Yayi entre 2006 et 2016. Si le parti est miné actuellement par des dissensions, la FCBE compte toutefois encore dans le paysage politique béninois. A moins d’un changement des lois électorales et de la constitution, il n’est pas sûr que les Cauris présentent un candidat pour le scrutin présidentiel de 2021. Paul Hounkpè et Théophile Yarou pourraient toutefois préparer leur troupe pour les élections générales de 2026. Les élections législatives de 2023 serviraient de tremplin à ces scrutins. Mais pour la FCBE, 2021, 2023 et 2026 commencent maintenant. Pour peut-être le bonheur des communes sous la bannière FCBE d’abord et pour un retour éventuel d’une FCBE divisée ou non au Palais de la Marina de sitôt.