C’est la réaction qui manquait au débat. Alors que l’opinion attendait celle du Procureur de la république pour s’auto saisir du dossier du harcèlement sexuel né à l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb), c’est le chef de l’Etat même qui s’illustre en bon commandant en chef face à un sujet qui est devenu une préoccupation nationale en l’espace de 72h. Patrice Talon qui a certainement suivi avec intérêt le développement de cette actualité durant le week-end a décidé de rencontrer ce mardi 05 mai, les principaux acteurs du dossier. Le chef de l’Etat a tenu donc une séance de travail avec les responsables de l’Ortb, certains ministres du gouvernement dont Alain Orounla de la Communication, en présence de Angela Kpeidja ; elle, dont la côte de popularité n’a jamais atteint ce sommet depuis son incursion dans la presse, malgré les divergences d’opinions sur le sujet. La démarche de Patrice Talon plus que salutaire vient réconforter une compatriote prise à partie par beaucoup de béninois sur les réseaux sociaux, mais aussi et surtout par certains même de ses collègues pour avoir dénoncé un fléau qui existe bel et bien dans la société béninoise. Ainsi, plusieurs réactions circulent depuis que la boîte de pandore est ouverte. D’abord la Direction générale de l’office, dans un premier communiqué, qui s’étonne de la déclaration de Angela Kpeidja sur les réseaux sociaux. Dans un second communiqué, cette même Direction générale rassure des « diligences » faites pour élucider l’affaire. Dans la foulée l’amicale des femmes de l’Ortb vient comme pour condamner la démarche de la collègue, l’invitant même à laver son « honneur ». Seul le syndicat des travailleurs de la maison s’est montré préoccupé par la situation invitant la Direction générale à faire la lumière sur ce sujet devenu National voir international.
La justice pour situer les responsabilités
Au vu de la situation, aucune instance de l’Ortb n’est habilitée à élucider cette affaire. Sa complexité, compte tenu des témoignages poignants qui ont suivi la déclaration de Angela Kpeidja sur les réseaux sociaux, exige qu’elle soit confiée à la justice pour un meilleur traitement. Et c’est d’ailleurs le vœu du chef de l’Etat :
Aux responsables de l’Ortb, notre service public de l’audiovisuel, j’ai demandé de tout mettre en œuvre pour que les allégations, qu’elles soient fondées ou non (ce qu’il appartiendra à la justice d’établir), n’aient pas droit de cité. Cela est valable pour cet office comme pour l’ensemble des administrations publiques et privées du pays
a fait savoir Patrice Talon qui dit ne peut être insensible à la situation. C’est peut-être l’occasion de donner l’insomnie aux auteurs et futurs auteurs de cette sale besogne. En tout cas, Le chef de l’Etat prévoit des actions « hardies » en vue de protéger et encourager les femmes à ne plus garder le silence.
Je me suis intéressé au sujet, convaincu que de nombreuses femmes béninoises, dans le cadre de leur travail, peuvent être sujettes à ces pratiques répréhensibles. En effet, dans la société moderne que nous nous employons à bâtir au quotidien avec l’ensemble du peuple béninois, les pratiques du genre ne doivent pas avoir droit de cité et ne doivent pas rester impunies »
poursuit-il. Et Angela Kpédja de recevoir les félicitations de Patrice Talon pour avoir eu le courage de s’exprimer. « D’ores et déjà j’ai la conviction que l’acte posé par Mme Angela Kpeidja sera le déclencheur d’une aube nouvelle pour faire en sorte que les victimes d’abus à caractère sexuel soient mieux protégées dans notre pays » a-t-il conclu dans un post sur sa page Facebook.