L’affaire est pendante devant la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Des responsables des structures d’e-commerce, présentés au procureur après des enquêtes préliminaires à l’ex Brigade Économique et Financière (BEF), actuelle Sous Direction des Affaires Économiques et Financières ( SDAEF), ont été mis sous mandat de dépôt. Ils attendent une autre présentation ce jeudi 17 décembre. Loin de cette affaire judicaire enclenchée pour blanchiment de capitaux, fraude fiscale, transport des contrebandes sans déclaration des produits, escroquerie via internet à l’encontre des responsables Bénin de Chy Mall et Highlife, les acteurs de l’e-commerce font toujours plus de chiffres d’affaire et c’est le Ghana qui gagne.
Quand les responsables des structures d’e-commerce Chy Mall et Highlife ont été interpellés, beaucoup de Béninois ont pensé revivre le douloureux épisode de ICC Services, voir la machine s’arrêter et les ayants droit dépossédés de toutes leurs mises. Certains y compris des acteurs des médias s’étonnaient : comment après les leçons du drame de ICC Services, les gens pouvaient continuer à placer de l’argent à la recherche de gain facile ? Dans les milieux et clubs où l’e-commerce se fait par le biais des structures dont les responsables ont été épinglés à Cotonou, l’on tente de recadrer, nuancer et tempérer.
« Chy Mall et Highlife ne font pas de placement d’argent », avance Thomas avant d’ajouter « l’Etat veut sa part, ou si non, les responsables arrêtés ont enfreint les lois sur la détention de l’argent ». Comme Thomas, la communauté d’acteurs concernés est plus que confiante. « Je viens de Douala et nos collègues anglophones se moquent de nous », murmure Bérénice (son nom a été modifié). Elle revenait d’une cérémonie (awards) ou plusieurs véhicules ont été offerts en récompense aux meilleurs commerçants de Chy Mall. Face aux difficultés rencontrées dans certains pays surtout francophones, l’entreprise décrite comme étant sino-malaisienne, déploie davantage une campagne de séduction irrésistible
Les injections de fonds n’ont pas connu de baisse depuis le début du feuilleton judiciaire au Bénin. Au contraire, les inscriptions sur les sites internet des sociétés concernées ont explosé à Cotonou, Abomey-Calavi et Porto Novo, confie un responsable de groupe. Il se désole des difficultés engendrées par la fermeture des agences après l’interpellation des responsables locaux.
D’énormes pertes
Les responsables locaux ne servaient juste qu’à faciliter les transactions. Les agences servaient aussi à livrer le matériel. Les inscriptions à Chy Mall et Highlife se font par achat de produits que les commerçants pouvaient retirer dans les agences locales. Sans ces dernières, le processus de retrait de produits achetés est très difficile et le retrait d’argent aussi. Les Béninois perdent beaucoup et les procédures de retrait de capitaux et d’intérêts requièrent la maîtrise du langage de la blockchain.
Pour retirer les gains, les intérêts ou les investissements quand ils décident d’arrêter l’e-commerce, les Béninois sont aujourd’hui obligés de se rabattre sur la blockchain. L’opération qui se fait en utilisant la technologie de la doyenne des crypto-monnaies, le bitcoin, expose les Béninois à la fluctuation du dollar aujourd’hui très faible. C’est le premier degré de perte. Le deuxième degré de perte est que les e-commerçants béninois doivent se rabattre sur des centres ghanéens qui payent en bitcoins. Les opérations coûtent en moyenne 5 %, un jackpot pour les agences ghanéennes. Troisième niveau de perte, il faut échanger les bitcoins obtenus en FCFA. Le détour fait appel à une ingéniosité que seuls les jeunes d’aujourd’hui ont et que le système étatique semble à des années lumières de comprendre.
Malgré tout, les paiements continuent d’être effectifs tout autant que les inscriptions le sont. Les Béninois impliqués dans le commerce en ligne grincent des dents mais s’accrochent. Si auparavant un retrait faisait perdre environ 5 à 10 % du volume d’argent en transaction, aujourd’hui 30 voire plus de pourcentage est perdu dans les circuits qui vont vers les sites internet au Ghana en passant par la blockcain.
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